LE PORCHE DU MYSTÈRE
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En décembre arrivent l’Avent et l’hiver... temps de ressourcement chez soi, temps où l’on ne sort que de manière parcimonieuse, sauf en cette année exceptionnelle peut-être pour soutenir ceux qui souffrent de cette pandémie et surtout de ces effets collatéraux dévastateurs.
Le combat actuel est bien un combat contre la maladie, contre le mal, et non un combat les uns
contre les autres (Gouvernement et Église, vieux et jeunes, pauvres et riches...), ne nous y trompons pas ! En entrant dans l’Avent avec la neuvaine de l’Immaculée Conception, demandons à la Vierge Marie de nous aider à lutter pour le bon combat, le combat de l’espérance et de la foi en Dieu seul.
Notre évêque, pour remplacer la semaine de retraite spirituelle des prêtres du diocèse, nous a envoyé chaque jour une méditation. J’ai notamment été frappé par une des premières qui rappelait le « Principe » et le « Fondement » de la foi chrétienne, selon saint Ignace de Loyola : « L’homme est créé pour louer, respecter et servir Dieu ». Créé pour cela, et pour rien d’autre ! Car le Seigneur Dieu est la seule finalité de tout homme sur cette terre...
Saint Paul nous exhorte dans la Lettre aux Romains à « vaincre le mal par le bien » (Rm 12,
21). Cette lutte peut prendre un nom plus noble et plus enthousiasmant : c’est le chemin des vertus. L’énergie mise volontairement en direction du bien, de la vertu, nous orientera de manière nouvelle et privilégiée et nous écartera progressivement du mal. Trois vertus sont articulièrement «cardinales », c’est-à-dire capitales, qui « axent » notre vie entière : la Foi, l’Espérance, et la Charité. Encore faut-il avoir le courage de désirer nous convertir, changer, mûrir, à 20 ans comme à 80 ans ! Il n’y a que le chameau qui ne veut pas changer qui ne passera pas par le trou d’une aiguille !
Pour vous exhorter à faire le bien et à espérer malgré le désespoir ambiant, je voudrais vous offrir ces quelques mots de Charles Péguy : « Français, dit Dieu, c’est vous qui avez inventé
ces beaux jardins des âmes. Je sais quelles fleurs merveilleuses croissent dans vos mystérieux
jardins. Je sais quelles épreuves infatigables vous portez. Je sais quelles fleurs et quels fruits vous m’apportez en secret. C’est vous qui avez inventé le jardin. Les autres ne font que des horreurs. Vous êtes celui qui dessine le jardin du Roi. Aussi, je vous le dis en vérité, c’est vous qui serez mes jardiniers devant Dieu. C’est vous qui dessinerez mes jardins du Paradis. Il y a dû y avoir quelque chose, dit Dieu, entre nos Français et cette petite Espérance. Ils y réussissent si merveilleusement. Peuple laborieux, peuple du plus profond labeur. Ce n’est pas lui qui stagne et croupit dans les marais de la paresse. (...) Des marais mêmes, il fait les plus beaux jardins. (...) Et son âme est toujours une eau courante et une eau vive. Et son travail est toujours une eau
courante. Et sa prière, je le sais, est toujours une eau courante. » (Le porche du mystère de la deuxième vertu, Paris Gallimard, p. 123)
Oui, mes amis, entrons sous le Porche. Mettons-nous sous le manteau de Marie pour continuer de croire en Dieu, en son retour, en sa justice, en sa victoire par le bien. Voilà la source de la bienheureuse espérance, dont nous avons tant besoin ! Heureux Avent !