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9 février 2022 3 09 /02 /février /2022 14:17
Les véritables enjeux du synode
sur la synodalité
eveques.jpg

Antoine Mekary / Godong

Jean Duchesne

L’essayiste Jean Duchesne, cofondateur de la revue de théologie "Communio", décrit l’enjeu du synode sur la synodalité qui doit aboutir en 2023 et souligne qu’il ne se limite pas à la place et au rôle des laïcs dans l’Église.
 

L’Église entière est engagée depuis septembre dernier dans un processus dit synodal, qui aboutira en octobre 2023 à une grande assemblée à Rome. L’affaire semble concerner surtout les « bons » catholiques (engagés et actifs), assez peu les simples « consommateurs » épisodiques (et déjà bien occupés par ailleurs) de sacrements et de liturgies, encore moins les « sympathisants » dont la vie religieuse reste soigneusement privée et sans allégeance institutionnelle, et pratiquement pas les incroyants. L’opinion publique n’est donc pas (pas encore ?) passionnée. Et pourtant, tout cela ne va nullement de soi et n’est pas sans enjeux.

Marcher ensemble

On pourrait d’abord trouver bizarre d’entendre parler d’un « synode sur la synodalité ». Serait-ce, mutatis mutandis, la même chose que se réunir pour débattre du fait qu’on se réunit ? Mais un synode n’est-il qu’une réunion ecclésiale de responsables et de délégués ? Le sens est plus précis, car le mot ne désigne un événement ponctuel que pour l’inscrire dans une dynamique. Il vient du grec sunodos, qui signifie « route » ou « chemin » (odos), « avec » (sun ou syn) d’autres, c’est-à-dire en compagnie, solidairement. La synodalité est ainsi le fait de marcher ensemble. Cependant, l’objectif visé (la synodalité) a toujours l’air de se confondre avec le moyen (un synode) choisi pour l’atteindre. On reste devant une lapalissade ou une tautologie : on chemine collectivement en faisant route de concert.

 

La redondance se justifie toutefois si l’on reconnaît qu’il ne s’agit pas là d’un objet à traiter à l’aide d’outils empruntés ailleurs, comme lorsqu’on fait un sondage, une étude ou un colloque sur une question donnée. C’est bien plutôt un mouvement qu’il ne suffit pas d’analyser de l’extérieur pour savoir ce que c’est et qu’en faire. Car il demeure incompréhensible et vain si l’on n’y entre pas soi-même. Le document préparatoire de ce synode annonce d’ailleurs : « Pour une Église synodale : communion, participation et mission ». Cela appelle bien au partage et à l’engagement, tout en indiquant que la finalité n’est pas un meilleur fonctionnement interne, mais l’ouverture aux autres et leur accueil.

L’Église « constitutivement synodale »

Ceci n’explique cependant pas tout. Car si la communion, la participation et la mission sont les composantes de la synodalité, l’appartenance à l’Église se vit déjà et depuis les origines sur un mode synodal. C’est ce qu’établit un document publié en 2018 par la Commission théologique internationale, qui conclut que « l’Église est constitutivement synodale ». On est alors amené à se demander s’il est bien nécessaire, voire seulement utile, de s’intéresser tellement à ce qu’on fait déjà, le plus souvent sans le faire exprès, peut-être pas parfaitement mais sans réticence expresse et sans se soucier de nommer la démarche.

La réponse à cette interrogation est double. D’une part, dans le principe, l’Église en chemin découvre sans cesse des dimensions qui lui paraissent nouvelles du trésor qui lui est confié. Elle peut se ressourcer dans sa Tradition, où la pratique de la synodalité est loin d’être inédite, même dans l’histoire récente. Pour ne donner qu’un seul exemple, à Paris le cardinal Lustiger a lancé en 1990 la « Marche de l’Évangile » (on voit affleurer dans cet intitulé l’origine de « synode »), ponctuée par une assemblée diocésaine en 1993. D’autre part, dans le contexte actuel, on entend dénoncer à l’envi le cléricalisme comme le défaut majeur qui, de mille et une façons, ruine le crédit du catholicisme dans la société contemporaine. La démarche synodale consiste donc à stimuler l’écoute, le dialogue et la prise de responsabilités par ceux qui ne sont pas prêtres ni religieux : laïcs en général et femmes en particulier. 

Démocratisation ou fait du prince ?

L’entreprise ne laisse toutefois pas d’être paradoxale. Car l’initiative ne vient pas de « la base », mais du sommet : le pape. Certes, des voix s’élèvent pour déplorer que le pouvoir soit monopolisé par un clergé de mâles célibataires et demander qu’il soit partagé de façon à la fois plus équitable et plus judicieuse du point de vue de l’efficience managériale. Or la démarche synodale ne marque pas plus le succès de telles revendications qu’elle n’exige une obéissance disciplinée à un oukase princier. Et cela pour une raison toute simple : c’est que l’Église n’est pas structurée par des rapports de force et d’efficacité, mais par le service. 

Un danger serait que le régime de démocratie d’assemblée donne à de beaux parleurs, dûment relayés dans les médias, l’occasion de pousser comme réclamées par la vox populi certaines mesures.

Lorsqu’un synode est convoqué, ce n’est ni l’exercice d’une domination ni l’abandon d’une part au moins de souveraineté, mais un service rendu au nom et à la suite du Christ, Seigneur parce qu’il se fait serviteur (Ph 2, 6-11). Et le but n’est pas de promouvoir quiconque, mais d’inviter chacun à se mettre selon sa vocation au service de tous afin d’avoir ainsi part à la vie même de Dieu. On n’a donc pas du tout là un processus de conformation à l’idéal démocratique de la société d’aujourd’hui ni à l’autoritarisme de celle d’hier, et bien plutôt un appel à s’offrir soi-même comme le font entre elles les personnes divines et comme le Fils est envoyé par le Père pour permettre aux hommes de le faire avec l’aide de l’Esprit.

Les risques de l’entreprise

C’est évidemment une démarche spirituelle. Elle est aisément interprétée de travers, de même que Jésus en son temps a été largement incompris. Un premier risque est que les « bons chrétiens » qui se donnent déjà à fond sans trop se chamailler entre eux soient peu motivés pour se réunir en plus afin de s’interroger sur le fonctionnement de leurs communautés et de l’Église. Un autre problème (évoqué en commençant) est que des discussions sur les moyens ont peu de chances d’attirer des gens auxquels la fin visée échappe plus ou moins. 

Un danger (peut-être plus sérieux) serait que le régime de démocratie d’assemblée donne à de beaux parleurs, dûment relayés dans les médias, l’occasion de pousser comme réclamées par la vox populi des mesures telles que l’abolition du célibat sacerdotal, l’ordination d’hommes mariés et de femmes, l’institution de ministères par élection et pour des mandats de durée limitée, etc. Ce ne serait pas la fin du cléricalisme, mais la cléricalisation d’un laïcat militant, où l’on ne peut guère voir la panacée rendant la foi enviable et même contagieuse.

Brebis sans berger ?

La démarche synodale n’a en effet pas pour but de rendre l’Église socialement plus performante, à l’intérieur comme à l’extérieur, en pratiquant une cinquième vertu cardinale : le dialogue. L’idée-clé de la foi chrétienne est que ce n’est pas l’homme qui, grâce à ses efforts, va vers Dieu, et qu’à l’inverse, c’est Dieu qui vient à lui le premier, lui donne d’espérer plus qu’il n’ose et ne cesse de le soutenir pour autant qu’il s’y prête. La synodalité est donc à considérer comme bien davantage qu’un moyen de faire la volonté de Dieu, et, plus foncièrement, une retombée de la disponibilité à son action. Si la synodalité est bien « constitutive de l’Église », ce n’est pas elle qui la « fait ». Selon les Pères, c’est l’Eucharistie qui « fait l’Église » et nourrit ainsi la synodalité. Et ce n’est pas le peuple assemblé qui peut déclarer : « Ceci est mon Corps ». Il y faut un envoyé expressément consacré. De même pour dire : « Je te remet tes péchés », afin de réintégrer dans la communion. L’enjeu de ce synode n’est donc pas simplement de donner aux laïcs leur juste place afin qu’ils s’ouvrent au monde et soient missionnaires. Il est aussi de redécouvrir le besoin qu’ils ont de prêtres sans lesquels ils restent « des brebis sans berger » (Mc 6, 34). Le service de la synodalité est inséparable de celui du ministère apostolique et sacramentel.

Tag(s) : #Eglise Universelle, #diocèse
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8 février 2022 2 08 /02 /février /2022 14:10

 

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25 janvier 2022 2 25 /01 /janvier /2022 14:27

 

Frère Benjamin

L'émission "Ça commence aujourd’hui" consacrée aux vocations

Bérengère Dommaigné - publié le 19/01/22

 

L’émission "Ça commence aujourd’hui" animée par Faustine Bollaert diffusée ce mercredi 19 janvier sur France 2 a mis en lumière la vocation de quatre hommes d’église. Une émission fraternelle et lumineuse qui fait du bien.

 

       C’est un panel d’invités pour le moins inhabituel qu’ont pu découvrir les téléspectateurs devant l’émission « Ça commence aujourd’hui » diffusée ce mercredi 19 janvier sur France 2.  Intitulée « Ils ont consacré leur vie à Dieu », l’émission du jour a ainsi réuni quatre prêtres qui témoignent en toute liberté de leur vocation et de leur amour du Christ. Et c’est beau à écouter et à regarder. Sur le plateau donc, le père Pierre Marie Castaignos de l’abbaye d’Ourscamp, le frère Benjamin, « prêtre et chanteur », salésien de Don Bosco, le père René Luc de Cap Missio et le frère Jean Yves de la communauté Saint-Jean à l’église Sainte Cécile (Boulogne-Billancourt). 

Témoigner de « l’appel »
https://youtu.be/2_7zK79chy8

Avec ce format d’émission de 50 minutes, tous ont du temps pour s’exprimer et  raconter leur propre cheminement vers le sacerdoce ainsi que la joie qui les anime, dans leur vie consacrée à Dieu et aux autres. Le frère Benjamin qui découvre sa vocation à l’âge de 9 ans à Medjugorje, le père René Luc qui passe de voyou à catho, le frère Jean-Yves qui voulait trouver sa voie et pensait se marier, ou encore le père Pierre Marie qui travaillait dans la finance et l’audit. Tous racontent « l’appel », leur choix de vie, leur grande liberté et l’envie sans cesse de parler de Jésus et de vivre avec lui, comme une femme amoureuse avec son mari !

 
https://youtu.be/96RYZDl0-Hw
Une émission lumineuse et fraternelle qui fait du bien. Le père René Luc confie ainsi à Aleteia : « En plus du climat de bienveillance dans lequel nous avons été accueillis, c’était une vraie discussion entre nous quatre, qui ne nous connaissions pas et qui avons pu nous réjouir du parcours de chacun », tous différents et pourtant tous unis, appelés par un même Dieu. 
https://youtu.be/E8bmWLYxqDQ
Si elle est toujours dans l’écoute et la bienveillance, ce qui rend l’émission très agréable à regarder, l’animatrice et journaliste Faustine Bollaert est également très franche et confie ainsi à ses invités : « Vous m’avez tous dit que j’étais gonflée de vous inviter, pourquoi ? » Et chacun de témoigner avec ses mots et ses expériences que le contexte de l’Église étant difficile aujourd’hui, « c’est agréable de pouvoir parler, non pas de scandale, mais de Dieu et d’Amour », la remerciant ainsi pour l’invitation. « Voilà que France 2 , service public, fait de la publicité pour des curés ! », confie à Aleteia en souriant frère Benjamin, qui voit son nombre d’abonnés sur Instagram « exploser » depuis son passage dans l’émission.
 
https://youtu.be/41ScxVcdqBQ
Ces témoignages sincères et francs, à regarder sans modération en replay, ont réjouit l’animatrice qui remercie ainsi ses invités, « vous êtes concrets et pragmatiques, on découvre des hommes sympas et non rasoirs comme on imagine les prêtres, et on a envie de passer du temps avec vous ! »
 
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1 juillet 2021 4 01 /07 /juillet /2021 13:13

 

article publié par "Eglise Catholique en France" le 17 juin 2021  (accès au site )

 

     Le Père Bruno Sautereau est prêtre au sein du pôle missionnaire de Villeparisis en Seine-et-Marne. Passionné de football depuis sa plus tendre enfance, il témoigne de ce que ce sport lui apporte dans son ministère de prêtre. Rencontre.

 

 

Comment le football est-il entré dans la vie de votre famille ? Auriez-vous aimé faire carrière dans ce sport ?

 

 

 

      Dès petit, je jouais au football dans le bas de mon immeuble. J’ai suivi des entraînements dans un club en Seine-et-Marne. Sportif dans l’âme mais aussi sur le terrain, j’ai toujours associé mon parcours religieux avec le sport, notamment avec le football où j’ai joué à un poste de défenseur puis en tant que marathonien. Je n’ai jamais souhaité faire carrière dans l’univers footballistique car je voulais que ce sport reste une joie !

 

Comment arrivez-vous à concilier vos deux fonctions, celui de prêtre rattaché à un presbyterium en Seine-et-Marne et celui d’arbitre puis d’éducateur depuis une vingtaine d’années ?

 

     Je suis prêtre dans le diocèse de Meaux et j’officie en tant que délégué à la Fédération française de foot pour l’Ile-de-France. Je veille au respect du bon fonctionnement des matchs de football tous les week-ends. Incardiné prêtre en 1990, j’ai également exercé la fonction d’arbitre départemental et régional et d’éducateur pendant vingt-cinq ans auprès des jeunes. Ces diverses expériences m’ont permis de mieux comprendre le monde du sport de l’intérieur. Ces deux activités sont indissociables, elles font partie d’un seul monde, ce qui me permet de faire de belles rencontres ! Nous vivons dans un monde très compliqué où nous enfermons les individus dans les cases alors que toutes mes activités se rejoignent. « Tout est lié ! » comme le souligne le pape François ! Sur les terrains de football, nous rencontrons toutes les religions, nous mettons sur la table ce qui fait notre passion commune. Nous sommes comme des « frères » !

 

Quelles valeurs essayez-vous de transmettre aux jeunes générations ?

 

      A Villeparis, sur une commune cosmopolite de plus de 25 000 habitants, nous avons plus de 700 licenciés dont 130 filles âgées de 10 à 15 ans. J’entraîne une équipe d’enfants âgés de 6 à 9 ans. Le respect, la tolérance et le vivre-ensemble sont des principes fondamentaux dans le milieu sportif. Cela commence par le respect de soi-même mais aussi celui des joueurs de son équipe et des adversaires mais j’insiste également aussi sur le respect des règles du jeu, le respect des choses et le respect de Dieu qui intervient de manières différentes dans nos vies respectives … Je prône la non-violence car le football est une passion qui peut générer de la violence physique et verbale. Toute ma vie, je me suis battue pour lutter contre l’individualisme.

 

Quels messages souhaitez-vous leur adresser ? Comment les encourager à persévérer dans cette discipline malgré les barrières ?

 

 

 

      J’essaie de leur inculquer le dépassement de soi et la notion de collectif. On ne gagne pas avec ses pieds mais avec sa tête. Les médias individualisent le sport mais le rôle de l’entraîneur est de donner une unité ensemble. La société valorise toujours les premiers. Nous avons du mal à accepter la défaite, c’est toujours la faute des autres mais on ne perd pas à cause des autres mais à cause de soi-même. Les joueurs de football de l’Équipe de France sont à leurs yeux des modèles de réussite mais je leur rappelle qu’il y a beaucoup d’appelés mais peu d’élus et de nombreuses heures de travail pour intégrer le football professionnel. La concurrence est rude !

 

En tant qu’éducateur, le football permet-il d’apporter un cadre et des règles à des jeunes déstructurés ?  Est-ce un lieu d’éducation ?

 

      Le football reste un élément clé pour l’éducation aux règles de la société. C’est un lieu d’apprentissage, d’intégration et de socialisation. C’est un sport qui se pratique facilement dans la rue avec qu’un ballon. A la fin des années 2000, le maire de Melun m’avait demandé s’il était opportun d’affréter un car pour amener les jeunes des cités hors de leurs banlieues. Ils manquent d’infrastructures sportives. Je ne pouvais qu’encourager cette initiative qui leur permettaient de sortir d’un enchaînement de la violence et de la drogue. Cela engendre chez les parents l’espoir d’une destinée sociale. Je constate depuis plusieurs années une évolution les banlieues qui se ghettoïsent ; les matchs deviennent de plus en plus communautaires, et c’est là le vrai problème…

 

Voyez-vous le football comme un miroir de la société ? (à propos de la violence, du dopage ou de la corruption…) ?

 

      Ce sport est devenu universel. Le football est le premier sport en France en nombre de licenciés. Le football est le reflet d’une société très individualisée. Nous cumulons tout ce que la société a de richesses ou de défauts. C’est pareil pour l‘Église, Dieu nous fait rencontrer l’Autre. Nous sommes tous dans une équipe. Dieu nous fait confiance, il nous invite à nous respecter et à vivre-ensemble. C’est l’Esprit Saint qui nous aide à reconnaître l’Autre. Il ne faut pas rester dans son monde à soi.

 

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28 juin 2021 1 28 /06 /juin /2021 13:15

 

 

 
Voici un lien vers le site de la Conférence sur le Futur de l’Europe. (cliquer sur l'image)
 
La perspective donné par le pape François dans ses deux dernières lettres encycliques peux servir comme fil rouge à suive.
 
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18 juin 2021 5 18 /06 /juin /2021 08:02

                                Que dit l’Église catholique ?

article publié sur le site "Eglise catholique en France"

 

         La campagne électorale officielle pour les élections départementales et régionales des 20 et 27 juin 2021 ouvre le 31 mai 2021. Quels sont les enjeux de ces scrutins ? Ce dossier vous propose de parcourir les prises de parole des évêques et des associations catholiques de France, observateurs d’une société française dont la pandémie a accentué les divergences et les attentes.

 

        Les 20 et 27 juin prochains, nous votons pour les élections départementales et régionales. Le désintérêt pour les urnes affaiblit la vie démocratique, or nous sommes abreuvés de propos pessimistes concernant la baisse du nombre des votants…Il en va de la responsabilité des informateurs et des citoyens : qui parle des compétences des conseils régionaux et départementaux ? Qu’en est-il des programmes des candidats ? L’accès à ces données est vraiment malaisé !
Ces élections toutes proches se heurtent à deux handicaps : les citoyens ont la tête ailleurs, entre les inquiétudes liées à la santé et le désir de retrouver une vie « normale » et le report du scrutin qui nous rapproche de l’élection présidentielle où les informateurs comme les politiques s’intéressent plus à l’échéance nationale qu’au vote de ce mois de juin…
Les départements ont en charge l’action sociale envers les populations les plus fragiles, quant aux régions, elles sont compétentes pour la formation, l’aménagement du territoire et l’environnement. Il y a de quoi parler avec les candidats de proximité !
L’animation de cette échéance démocratique est aussi une manière de résister au centralisme et à une personnalisation excessive de l’action politique.

 

André Talbot, Justice et Paix France

 

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15 juin 2021 2 15 /06 /juin /2021 14:39

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11 juin 2021 5 11 /06 /juin /2021 08:15
Déclaration à propos du projet de loi révisant les lois de bioéthique en discussion à l’Assemblée nationale.

Communiqué de Presse

Paris, le 09 juin 2021

#BIOÉTHIQUE

Déclaration à propos du projet de loi révisant les lois de bioéthique en discussion à l’Assemblée nationale.

Seule la fraternité peut accueillir durablement la fragilité.

      Le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France, réuni les 7, 8 et 9 juin 2021, exprime une fois de plus sa profonde inquiétude devant le projet de loi révisant les lois de bioéthique que l’Assemblée nationale examine en ce moment en troisième lecture. Le socle de la «bioéthique à la française» dont notre pays était si fier est définitivement gommé : la dignité propre à tout être humain petit et grand -n'est plus le point focal.

     Une fois de plus, la loi prétend autoriser des transgressions nouvelles en les «encadrant». Mais jamais un cadre ne tient. Inéluctablement, il finit par être effacé. Encadrer, c’est autoriser. L’humanité a grandi en s’imposant des interdits: interdit de tuer un innocent, interdit de l’inceste, interdit du vol, interdit du viol. Mêler des cellules humaines et des cellules animales ne doit pas être simplement encadré: ce qui doit être interdit, doit l’être clairement; ce qui peut être autorisé, doit l’être clairement également. Cela n’est possible qu'en référence à une vision réfléchie de la personne humaine et de sa filiation. Encadrer la recherche sur les embryons alors que cette recherche ne sera pas au bénéfice de l’embryon traité, c’est se permettre de manipuler les embryons humains comme un simple matériau. C’est se mettre en situation de domination technicienne de ce qui devrait devenir un être humain à part entière.

    Comme évêques catholiques, nous ne pouvons que dire à nouveau ce que nous disons depuis des années: la souffrance des personnes qui ne peuvent pas avoir d’enfant doit être accompagnée, mais plutôt que chercher toujours à étendre la domination des humains sur leurs propres commencements, nos efforts doivent d’abord porter sur la fraternité qui seule peut accueillir durablement la fragilité. Mettre en place un processus de fabrication d’enfants ne résout rien. La vie est reçue comme un don, un don que nous sommes appelés à transmettre, à partager avec d’autres.

     Le Conseil permanent remercie les parlementaires qui ont le courage de mettre en question la bonne conscience qui s’impose:leur témoignage restera pour la suite de l’histoire. La vie humaine est un don, tout être humain est un don qui mérite d’être accueilli par la société entière avec un infini respect.Il encourage les associations qui s’efforcent de mobiliser nos concitoyens sur ces sujets difficiles: le site internet de la Conférence des évêques relaie ici quelques-unes de leurs propositions.

 

Le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France

 

Mgr Éric de Moulins-Beaufort,archevêque de Reims, Président de la CEF.

Mgr Dominique Blanchet, évêque de Créteil, vice-président de la CEF,

Mgr Olivier Leborgne, évêque d’Arras, vice-président de la CEF,

Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris,

Mgr Jean-Pierre Batut, évêque de Blois,

Mgr Jean-Marc Eychenne, évêque de Pamiers,

Mgr Dominique Lebrun,archevêque de Rouen,

Mgr Philippe Mousset, évêque de Périgueux,

Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre,

Mgr Pascal Wintzer,archevêque de Poitiers

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17 mai 2021 1 17 /05 /mai /2021 13:15

 

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12 mai 2021 3 12 /05 /mai /2021 13:41

Tout est lié: le chemin d'une écologie intégrale.

 

 

Soins palliatifs et écologie intégrale : Anne-Marie Aitken, Xavière, bénévole au sein de la maison médicale Jeanne Garnier n’a pas tout de suite vu le lien. À l’occasion de cet entretien, elle a relu son expérience à la lumière de l’encyclique Laudato si’. Rencontre. Par Florence de Maistre

 

Qu’est-ce qui caractérise la maison médicale Jeanne Garnier ?

 

      C’est une maison de soins palliatifs, située dans le XVe arrondissement de Paris, membre des établissements de santé privés d’intérêt collectif (Espic) et de la fédération des hôpitaux catholiques de Paris. Elle est gérée par l’association des Dames du Calvaire. Au milieu du XIXe siècle, Jeanne Garnier, 24 ans, perd son mari et ses deux enfants. Désespérée, elle se met à visiter les malades incurables, comme on disait à l’époque. Puis elle décide d’ouvrir un lieu pour accueillir ceux dont les hôpitaux ne voulaient plus et fonde en même temps une association de veuves qui consacrent leur temps aux malades. Pour Jeanne Garnier, quel que soit l’état physique ou psychologique de la personne, elle reste respectable. Il s’agit de l’accompagner en toute fraternité. En 1874, une de ses amies, Aurélie Jousset ouvre sur ce modèle “Le Calvaire” à Paris, avec une communauté des laïques consacrées qui habitent sur place, les Dames du Calvaire. Au milieu des années 80, le Card. Jean-Marie Lustiger sollicite La Xavière pour maintenir une présence religieuse au sein de la maison qui a pris le nom de Jeanne Garnier, en conserver l’esprit et développer l’intuition. Aujourd’hui, la maison accueille des personnes de tous horizons et de toutes confessions, des personnes en fin de vie mais aussi en temps de répit dans le cadre de traitements douloureux. Le traitement de la douleur fait partie des soins palliatifs, ceux-ci commencent quand les soins curatifs n’ont plus d’effet. Il s’agit de soulager la douleur physique, souvent augmentée de souffrances psychologiques, existentielles, et d’améliorer la qualité de vie. Accueillir, soigner, accompagner les malades, soutenir leurs proches et rencontrer les familles, telle est la vocation de la maison Jeanne Garnier. L’unité de soins palliatifs compte quatre-vingt un lits, mais la maison comprend aussi un accueil de jour pour les personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer, une résidence temporaire, un pôle de recherche médicale et une équipe mobile de soins palliatifs.

 

Quel est le rôle de La Xavière au sein de la maison ?

 

     Initialement, les Dames du Calvaire s’occupaient de tout. Petit à petit, la maison s’est restructurée avec l’arrivée de professionnels. Lorsque les Xavières prennent le relais des Dames du Calvaire en 1988, certaines d’entre elles sont déjà engagées au sein de la maison médicale Jeanne Garnier comme médecins et infirmières. C’était d’abord important d’être compétentes dans le domaine du soin avant d’accepter la mission. À l’époque, la question de l’accompagnement de la fin de vie est d’ordre éthique. Aujourd’hui encore, les fragilités et la mort sont occultées, personne ne veut en parler. Les Xavières ont souhaité répondre à cette question de société et témoigner du Christ. La fin de vie est une étape importante de la vie ! Nous sommes actuellement une communauté de sept Xavières à résider sur place, présentes au cœur de la maison. Il y a parmi nous des membres du conseil d’administration de l’association de gestion, deux médecins, une responsable des bénévoles et une responsable de l’aumônerie.

 

Comment vivez-vous votre engagement de bénévole ?

 

      Je suis membre depuis trois ans de l’association “Accompagner ici et maintenant” qui coordonne la centaine de bénévoles au service de la maison Jeanne Garnier. Je visite les malades une matinée par semaine et me rends disponible auprès de leurs proches. Avant d’être nommée au sein de cette communauté, je ne connaissais rien au monde de la santé. Ce domaine et cette démarche m’attirent, la présence bénévole est gratuite. Elle me renvoie profondément au sens de l’existence. Lorsque je m’approche d’un malade, c’est au cœur de ma vie que je suis replacée. Je vois combien cette vie est précieuse et comment on peut accueillir la mort qui en fait partie, et qui un jour sera décisive. Il s’agit aussi d’intégrer au quotidien toutes les petites morts présentes dans les diminutions physiques, les renoncements, le passage à la retraite, etc. J’aime la communauté que nous formons autour du malade et de sa famille : une communauté de soignants et de bénévoles. Une communauté présente au moment où les personnes se posent des questions existentielles profondes. D’une semaine sur l’autre, on ne sait pas si l’on reverra le malade, on passe le relais à l’équipe. Les malades ne nous appartiennent pas c’est un ici et maintenant. Je suis aussi secrétaire de l’association de gestion de la maison, ce qui me donne une vision plus large des problématiques du monde de la santé aujourd’hui et me permet également de réfléchir aux évolutions et innovations possibles pour une meilleure qualité de vie des personnes qui souffrent.

 

Quelle posture particulière adoptez-vous lors de vos visites ?

 

      Avant chaque visite, je me prépare, cela demande un silence intérieur. Il faut laisser ses soucis à la porte de la chambre. Le moment où l’on frappe est un moment clé, on ne sait jamais comment on sera reçu. Soit une relation s’instaure dès le début, soit la personne est trop fatiguée, je lui dis alors au-revoir. Souvent, le malade parle en premier et les échanges se déroulent au gré de ses souhaits. J’écoute, je me laisse guider, je n’ai pas de programme. Certaines conversations sont l’occasion pour la personne de relire sa vie et de se confier différemment d’avec des membres de sa famille. Certains témoignages et partages d’espérance sont très touchants. Parfois j’assure simplement une présence quand la personne ne peut plus parler. Parfois j’assiste aux derniers instants. C’est ainsi que j’ai accepté la demande d’une soignante pour une dame 90 ans, musulmane, mère de douze enfants. J’ai lu le Coran, un personnel de ménage a récité une prière, la dame est partie très apaisée. Ce moment était très beau. J’ai aussi découvert le rite juif du recouvrement du visage avec un drap blanc.

 

Comment votre expérience est-elle un chemin de l’écologie intégrale ?

 

       La clameur de la terre rejoint la clameur des personnes. Le soin de la terre rejoint le soin aux frères ! Il y a beaucoup de fleurs dans la maison, celles que l’on offre aux malades lors de l’accueil, celles que les familles apportent et les plantes qui restent. Quand le malade se repose, je prends soin des plantes. Je fais le lien ! Prendre soin des personnes et de la terre relève d’une même attitude ! J’ai récemment lu un article sur l’unité de soins palliatifs à Puteaux, la personne expliquait que c’est bien davantage un vivoir, un lieu de vie, plutôt qu’un mouroir comme on peut en avoir l’image. C’est de fait un lieu pour accueillir la vie et la mort comme un don, dont nous ne sommes pas propriétaires. Dans son encyclique le pape rappelle que la vie est gratuite, donnée, qu’elle fait partie de la Création. Ici, on sent vraiment cette interdépendance entre les soignants, les bénévoles et les familles : le malade ne nous appartient pas. Cette interdépendance aussi entre la vie et la mort : c’est une aventure collective qui nous marque les uns les autres. Nous appartenons à une humanité commune, d’où mon engagement. Nous sommes frères et sœurs en Christ ! Ce lien remet chacun devant ses limites et ses fragilités, avec sa manière de regarder tout être. Visiter un malade, c’est regarder le Christ malade, souffrant. Mais aussi accueillir le Ressuscité ! Il y a peu de temps, j’ai accueilli une jeune femme qui venait voir sa maman. Nous avons partagé un café et je lui ai souhaité bon courage pour accompagner sa mère. Ce mot “accompagner”, si courant pour nous, lui a fait tilt. Elle l’a répété puis est repartie avec comme avec une pépite. Elle a trouvé du sens à ce qu’elle était en train de vivre.

 

Qu’est-ce qui vous touche encore dans cette présence auprès des malades ?

 

      Je repense au paragraphe 226 de l’encyclique Laudato si’ “Nous parlons d’une attitude du cœur, qui vit tout avec une attention sereine, qui sait être pleinement présent à quelqu’un sans penser à ce qui vient après, qui se livre à tout moment comme un don divin qui doit être pleinement vécu (…)”. Ici, nous sommes invités à regarder la dignité de tout être humain. Même si je me méfie de ce mot de dignité qui peut être utilisé à d’autres fins. Nous sommes créés à l’image de Dieu. Au sein de la maison Jeanne Garnier, que l’on soit croyant ou non, quelque chose se laisse pressentir de l’ordre d’une transcendance. C’est difficile à exprimer. Quand le pape s’insurge contre le paradigme consumériste, c’est parce qu’il a une vision plus large. Le monde n’est pas un problème : il est à contempler, il est une page d’Évangile ! Je pense beaucoup à l’Évangile lors de mes visites, avec un infini respect, je porte cette question de Jésus “Que veux-tu que je fasse pour toi ?” Jésus est persuadé que c’est l’autre qui a la réponse ! Nous expérimentons pleinement l’appel du pape à plus de sobriété et de simplicité, à être attentifs aux moindres détails de la vie. En fin de vie, les masques tombent. Les personnes sont vraiment en vérité, et nous engagent nous-mêmes à l’être aussi, humblement. Nous ne sommes pas dans une position de domination mais de réception. Nous sommes tous renvoyés à nos fragilités, à nos forces aussi, c’est bien mystérieux. La vie n’est pas un problème à résoudre, mais à accueillir. C’est un lieu d’engagement personnel avec nos richesses et faiblesses, douleurs et joies. L’être humain dégradé renvoie à sa beauté. Je reste frappée par les visages, les yeux et les sourires. L’autre jour, une dame qui ne pouvait s’exprimer m’a comblée de son sourire. Peu après, je me suis assise à côté d’une autre personne, qui articulait des mots incompréhensibles et gémissait beaucoup. Puis, elle s’est mise à fredonner. Je lui ai demandé si elle entendait les oiseaux par sa fenêtre chanter comme elle. J’ai vu qu’elle avait compris ma question et que oui elle les entendait ! Ce sont de petites choses, ténues et profondes. C’est là où la vie passe. On ne la saisit pas, on se laisse saisir par elle !

 

Quel message souhaitez-vous partager ?

 

       Le dernier chapitre de La Xavière a choisi comme orientation “prendre soin, consoler”. Dans le contexte actuel, réaffirmons l’importance des soins palliatifs, formidables en France et ailleurs ! Des gens meurent mal, la solution n’est pas dans le suicide assisté, mais dans la création de lieux où les personnes sont accueillies dans l’intégralité de leur vie et soignées au plus proche de leurs besoins, afin de rester vivantes jusqu’au bout et d’accepter cette mort comme un passage. Le pape François parle beaucoup des cris de la terre et des pauvres. Cela m’évoque les douleurs de l’enfantement, la mort en est un aussi. Et certains durent longtemps. Mais chaque rencontre est une joie profonde dont je rends grâce.

 

https://www.jeanne-garnier.org

https://www.xavieres.org/

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