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7 février 2012 2 07 /02 /février /2012 11:29

Des bonnes soeurs qui s’agitent sur du Gospel, on avait déjà vu ça dans Sister Act, le film avec Whoopi Goldberg, sorti en 1992. Ce weekend, ce sont près de 600 jeunes religieuses et religieux de France qui ont relevé le défi, à leur sauce, sur le parvis de Notre-Dame de Paris, en dansant sur l’air de « Oh Happy Day » dans un flashmob frénétique. Cliquez sur le mot flashmob ou regardez cette courte video: http://www.dailymotion.com/video/xo99fm_flashmob-brother-sister-act-missionnaires-de-l-esperance-avec-600-jeunes-religieux-ses_webcam
C’était le « Brother and Sister Act », première étape d’une année 2012 choisie par plusieurs instances de l’Eglise de France pour promouvoir la Vie Consacrée, avant une messe télévisée et un plateau du Jour du Seigneur sur le thème, le 29 avril prochain.
Car même si la vie des religieux et religieuses, en pleine contradiction avec les valeurs de notre époque (argent, pouvoir, sexe, liberté, bruit) fascine et force le respect, la crise des vocations n’a jamais autant menacé les effectifs et transformé la courbe des âges.
Le nombre des religieux et religieuses a chuté de plus de 60% depuis les années 70, et la moyenne d’âge se situe désormais entre 70 et 80 ans. Il y a urgence. Soeur Whoopi, tu m’entends ?

Henri Soupa
Responsable Internet du "Jour du Seigneur"

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7 février 2012 2 07 /02 /février /2012 10:05

Pour la première fois, une démarche pénitentielle spécifique est organisée mardi 7 février pour demander pardon pour les abus sexuels commis dans l’Église.

Cet événement marque de manière forte les journées organisées par l’Université grégorienne toute la semaine sur la pédophilie.

 

Quinze minutes dans l’obscurité. Ce soir, à Rome, dans l’église Saint-Ignace, c’est dans le noir que la célébration pénitentielle pour les victimes d’abus sexuels dans l’Église devrait débuter. 

Quinze minutes, en présence des responsables de dicastères, sous la présidence du cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques, suivies par une demande de pardon de sept représentants d’institutions ecclésiales. En présence de victimes, qui, elles, imploreront « la force de pardonner ».  

L’Église universelle a donc choisi de ponctuer par un acte symbolique fort les journées d’étude sur les abus sexuels dans l’Église organisée cette semaine par l’Université grégorienne. Ce n’est pas la première fois que l’Église demande pardon pour les actes de pédophilie commis par les siens. 

Déjà des jalons posés par Benoît XVI

Benoît XVI l’a fait à plusieurs reprises depuis 2006. Mais c’est la première fois qu’elle organise à ce niveau une célébration pénitentielle spécifique, et, surtout, en présence de victimes.

Quel est le sens d’une telle célébration ? Les prises de parole successive de Benoît XVI sur le sujet dressent une sorte de canevas de cette cérémonie. D’une part, et contrairement à son prédécesseur, Benoît XVI n’agit pas dans le cadre d’une repentance historique, où l’on purifierait la mémoire de faits commis dans le passé par l’Église. 

À chaque fois, il a au contraire pris soin de se situer dans une démarche pénitentielle pour les fautes du présent. En clôturant l’année consacrée aux prêtres en juin 2010, il avait ainsi demandé « avec insistance pardon à Dieu et aux personnes impliquées, alors que nous entendons promettre de faire tout ce qui est possible pour que de tels abus ne puissent jamais plus survenir ».  Un vocabulaire de pénitence utilisé aussi aux États-Unis (« la honte ressentie »), dans la lettre aux catholiques d’Irlande (la pénitence nécessaire), ou à Fatima (les péchés dans l’Église).

Un pardon lié à la justice

Ensuite, il faut distinguer les niveaux de culpabilité. « Le pape a toujours pris soin de situer la responsabilité collective de l’Église sur un plan institutionnel »,  souligne la théologienne moraliste Geneviève Médevielle, religieuse auxiliatrice : « L’Église est coupable d’erreurs de jugements, de discernement, de silence, parfois même d’avoir caché la vérité. Mais elle ne demande pas pardon pour les faits de pédophilie en eux-mêmes, qui relèvent de la culpabilité criminelle de ceux qui ont commis ces délits. »  

Il n’y a pas de péché collectif de pédophilie dont l’Église serait coupable. Enfin, et c’est encore le cas avec ce colloque, le pardon s’accompagne d’une exigence de justice. « Sinon, ce serait incorrect vis-à-vis des victimes : on dénature le pardon, si on ne le lie pas à la justice »,  reprend la théologienne. D’où le soin pris aujourd’hui pour rappeler la nécessité des responsables d’Église de travailler avec la justice de leurs pays, au cœur de ce colloque de la Grégorienne. 

 « Ce n’est que si la justice peut faire son travail, et désigner le coupable,  note encore Geneviève Médevielle, que les victimes font leur travail de deuil et de reconstruction, pour, ensuite, se remettre debout. »  

 

 

ISABELLE DE GAULMYN  "La Croix mardi 7 février 2012"

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4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 22:53

Vous lirez ci dessous, l'homélie de Pierrick Giraud, diacre, lors de la messe à Duras, dimanche dernier, à l'occasion le l'Assemblée Générale de l'Hospitalité N-D de Lourdes. 

Nous avons entendu en ce jour la Parole de Dieu qui nous demande d’être des prophètes, c’est-à-dire de proclamer à temps et à contretemps que le Christ est venu, que le Christ est là pour nous sauver, pour nous mettre debout. Sachons découvrir sur notre chemin ces prophètes, ces personnes qui peuvent nous guider que ce soient Marie, Bernadette ou de bien plus proches ; sachons nous aussi crier la Bonne Nouvelle, l’Amour, la Vie que nous donne notre Dieu.

Je vais maintenant vous dire ce que j’ai découvert, rencontré à Lourdes. Tout ce qui a été prophétique pour moi.

A Lourdes j’ai découvert, j’ai rencontré la VIE, L’AMOUR grâce à mes frères malades et handicapés.

A Lourdes j’ai découvert, j’ai rencontré la Souffrance, la Peine, le Désespoir mais aussi la Joie, la Sérénité.

A Lourdes j’ai découvert, j’ai rencontré des prophètes qui ont su entendre mes rebellions, mes questions, mes doutes.

A Lourdes j’ai découvert, j’ai rencontré Henri, François, Bernard, Jean, Pierre, Anne, Anne-Thérèse et bien d’autres qui ont été pour moi des cailloux blancs sur mon chemin.

A Lourdes j’ai découvert, j’ai rencontré le Partage Vrai, le Service Gratuit.

A Lourdes j’ai découvert, j’ai rencontré des Visages, des Sourires, des Bonjours, des Merci.

A Lourdes j’ai découvert une Terre d’Accueil, de Rencontre, de Partage, une Terre Vraie.

A Lourdes j’ai découvert le Pèlerinage Diocésain, l’Eglise en Agenais derrière son Evêque, ses Prêtres, en Marche Ensembles.

A Lourdes j’ai découvert, j’ai rencontré des Jeunes qui Prient, qui Servent, qui font la Fête.

A Lourdes j’ai découvert, j’ai rencontré celle qui deviendra mon Epouse.

A Lourdes j’ai découvert, j’ai rencontré l’Humilité, que le Service quel qu’il soit, si anodin qu’il soit, est Joie, Paix.

A Lourdes j’ai découvert, j’ai rencontré l’Eglise Universelle en Marche, en Procession, en Prières.

A Lourdes j’ai découvert, j’ai rencontré des Hommes et des Femmes de toutes Conditions qui Servent avec Humour, Humilité et Amour.

A Lourdes j’ai découvert, j’ai rencontré Paul, Marco, Carlo, Philip, Philippe, Tanguy, Carla, Paulo, Bozzo le Croate, Dominique, Bertrand qui m’ont aidé à vivre cette Fraternité Hospitalière.

A Lourdes j’ai découvert, j’ai rencontré des Signes Particuliers : le Rocher, la Lumière des Cierges, l’Eau des fontaines et des Piscines, la Foule en Prière, en Procession.

A Lourdes j’ai découvert, j’ai rencontré un Message :

« Voulez-vous me faire la grâce de venir ici pendant quinze jours.

Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde mais dans l’autre.

Pénitence ! Pénitence ! Pénitence ! Vous prierez Dieu pour les Pécheurs.

Allez baiser la terre pour la conversion des Pécheurs.

Allez boire à la fontaine et vous y laver.

Allez dire aux prêtres qu’on vienne ici en procession et qu’on y bâtisse une chapelle.

Je suis l’IMMACULEE CONCEPTION. »

A Lourdes j’ai découvert que cette Vie, cet Amour dont je vous parlais au début, que cette Vie, cet Amour qui transpiraient dans mes frères c’était Jésus

Christ.

A Lourdes j’ai découvert grâce à Marie et à son Message à la plus pauvre des pauvres de l’époque : Bernadette, que tout était de son Fils.

A Lourdes j’ai redécouvert la Foi en Dieu, la Foi en l’Homme, la Foi en l’Eglise.

A Lourdes j’ai découvert, j’ai rencontré la Famille Soubirous toujours aimante et priante malgré les Joies et les Grandes difficultés.

A Lourdes j’ai découvert, j’ai rencontré des Hommes d’Eglise impressionnants : Monsieur le Curé Peyremale, Monseigneur Laurence, Monseigneur Donze, Monseigneur Sahuquet , les Pères Henri, Jean, Fernand, Pierre, Michel………

A Lourdes j’ai rencontré des jeunes qui se destinent au Sacerdoce.

A Lourdes j’ai rencontré des personnes qui se sont engagé dans la Vie religieuse : Isabelle, Claire Emmanuelle, Marie Ange…

A Lourdes j’ai découvert des jeunes qui se sont rencontrés et engagés dans le Mariage.

A Lourdes j’ai découvert… qu’il n’y avait pas que Lourdes….

A Lourdes j’ai découvert, j’ai rencontré………….

A Lourdes j’ai engagé Ma Vie au Service des Autres, au Service de l’Eglise en toute Humilité.

Si j’ai découvert et vécu tout ceci c’est grâce à ces Prophètes, hommes et femmes que j’ai rencontré sur mon chemin, c’est grâce à Bernadette, à Marie et à son Fils.

ET VOUS ? Venez à LOURDES avec nous DECOUVRIR, RENCONTRER.

Pierrick Giraud

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4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 22:19

Connaissez-vous seulement l'origine de votre prénom ?

Connaissez-vous au moins la vie de votre saint patron ?

Etes-vous désespérés par cette mode du prénom inventé, transformé et déconnecté de ces racines chrétiennes ?

L'Eglise, depuis son origine, a canonisé ou béatifié des milliers de saints. Certains très anciens, d'autres récents, lointains et exotiques ou locaux...

Chaque jour, contrairement à ce qu'annonce Evelyne Delhia à la télévision, plusieurs saints sont fêtés. Pour les connaître, la Conférence des Evêque de France a créé NOMINIS.FR, un site aussi amusant que pédagogique qui regroupe tout le martyrologe romain.

Malheureusement, on n'y trouve pas notre Ste Liberata ou Livrade.

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23 janvier 2012 1 23 /01 /janvier /2012 11:27

Je vous invite à lire attentivement ce document de la Conférence épiscopale de France.

La  diaconie n’est pas forcément quelque chose en plus, c'est plutôt une façon « autre » de vivre les relations fraternelles (dans notre communauté et dans le monde) et le service de la charité, davantage en lien  avec le Christ-Serviteur et en suivant son exemple.

Nous sommes invités à  

- Penser la pastorale à partir des  « exclus » de toute nature,

- rencontrer le Christ en eux,

- vivre en « faisant le bien »,

- s’agenouiller pour laver des pieds … sales,

- aimer à en mourir ….

Et ce, au plan individuel … comme au plan collectif (communautaire) !!

… faisons mieux ce que nous faisons déjà … !





Servir la fraternité dans l’Eglise et dans la société, laisser Dieu convertir tous nos rapports humains - et d’abord avec les personnes les plus fragiles -: la diaconie, qui consiste à évangéliser toutes nos relations, du plus proche au plus lointain, et que l’Eglise a sans cesse à redécouvrir, s’inscrit pleinement dans la perspective d’une « nouvelle évangélisation ». Soucieuse d’ancrer celle-ci dans les réalités actuelles de la pauvreté et dans les initiatives menées pour y faire face, la démarche Diaconia 2013 se veut ainsi un projet pastoral susceptible de redonner du sens à l’engagement des chrétiens en Eglise et dans le monde.

 

1) La diaconie au cœur de la vocation de l’Eglise.

 

Dans sa première encyclique (Dieu est amour), Benoît XVI insiste sur le fait que la charité ne doit pas être seulement individuelle mais devenir un acte essentiel de l’Eglise en tant que communauté : « L’amour du prochain, enraciné dans l’amour de Dieu, est avant tout une tâche pour chaque fidèle mais il est aussi une tâche pour la communauté ecclésiale entière et cela à tous les niveaux » DCE 20.

 

Le service de la charité - au sein d’une communauté - ne peut donc pas être délégué à des «spécialistes » qui dédouaneraient les membres de la communauté d’une dimension essentielle de sa mission : « La nature profonde de l’Église s’exprime dans une triple tâche: annonce de la Parole de Dieu (kerygma-martyria), célébration des sacrements (leitourgia), service de la charité (diakonia). Ce sont trois tâches qui s’appellent l’une l’autre et qui ne peuvent être séparées l’une de l’autre. La charité n’est pas pour l’Église une sorte d’activité d’assistance sociale qu’on pourrait aussi laisser à d’autres, mais elle appartient à sa nature, elle est une expression de son essence elle-même, à laquelle elle ne peut renoncer ». (DCE 25)

 

Les communautés chrétiennes, comme les mouvements et services d’Eglise, sont appelées ainsi à vivre une pastorale globale dans laquelle l’annonce de la Parole, la célébration des sacrements et le service de la charité vont se féconder mutuellement, car en définitive il s’agit toujours d’annoncer, à travers ces trois tâches, « l’amour dans la vérité dont Jésus s’est fait le témoin dans sa vie terrestre et surtout par sa mort et sa résurrection ». (l’Amour dans la Vérité 1)

 

L’« Eglise-sacrement », est appelée à être signe du Royaume aux yeux de l’humanité et la fraternité vécue en son sein et envers le monde constitue une manière essentielle d’en témoigner : « la réponse à cet amour gratuit de Dieu ne se réduit pas à un discours, elle s’accomplit dans un témoignage concret d’amour qui s’exprime en actes » (Lettre aux Catholiques de France de 1996)

 

Les chrétiens sont également appelés à discerner les « signes des temps » (Gaudium et Spes) et la diaconie, qui les conduit à sortir de leurs communautés et à rencontrer les souffrants, est un lieu-clé pour  opérer un tel discernement aujourd’hui.

 

En définitive, l’attention aux souffrants, l’Amour-Charité vécu par les communautés chrétiennes donne chair, visage, crédibilité à l’évangélisation que tous sont appelés à vivre : « la façon de vivre des chrétiens requiert une véritable crédibilité, d’autant plus convaincante qu’est dramatique la condition de ceux vers lesquels on se tourne » (Benoît XVI). En promulguant récemment l’«Année de la Foi », le Pape a rappelé combien « foi et charité se réclament réciproquement ».


2) Quelques points de repère.

1 La diaconie : une expérience spirituelle personnelle.

Le partage avec les petits et les pauvres, au plan interpersonnel et collectif, est le lieu privilégié de la diaconie. À travers la prière, la méditation de la Parole de Dieu et la vie sacramentelle, nous faisons l’expérience personnelle de l’amour de Dieu et de son pardon en communiant à la diaconie dont le Christ a témoigné à notre égard ; nous sommes encouragés à participer concrètement à sa diaconie et à en ressentir paix et joie dans les profondeurs de notre être.

La libération intégrale de l’homme que la rencontre du Christ permet transforme ainsi toutes nos relations, non seulement avec l’autre, mais aussi avec soi- même et avec Dieu.

 

2 La rencontre des plus fragiles : un pèlerinage aux sources.

Les personnes engagées avec ceux qui sont en souffrance savent qu’elles en sont elles-mêmes transformées, élargies, et pour tout dire, évangélisées. Faire un chemin avec ceux qui d’habitude ne comptent pas beaucoup ramène en effet à l’essentiel. Avec eux, on peut difficilement engager la relation sur le mode du « donnant-donnant » mais simplement parce que « tu comptes pour moi ».

Ces relations vivifiantes, celles qui nous relient aux vivants, celles qui parlent d’un amour sans repentir et sans détour, nous pouvons les lire comme un don de Dieu ; c’est en effet à travers elles que le Dieu de la vie se manifeste pour nous. Nous avons affaire à la Source. Les personnes les plus démunies font faire, en quelque sorte, un pèlerinage à cette source. Elles sont un guide sûr pour aider à accueillir la vie comme grâce, comme cadeau de Dieu, loin de tous nos calculs et de nos angoisses de réussite. C’est pourquoi cheminer avec les plus modestes aide grandement à connaître ce Dieu étonnant.

Ce qui est vrai pour les chrétiens, pourquoi ne le serait-ce pas pour leurs communautés ?

 

3 Le service de l’humanité ne peut être instrumentalisé pour un quelconque prosélytisme.

Issu de l’amour de Dieu, ce service est appelé à lui ressembler et à être comme lui, sans arrière-pensée, sans condition, sans attente d’un « retour » autre que la joie des liens renoués. Son seul « pourquoi », est « parce que c’est toi ». Cela en écho à la manière qu’a eu Dieu de s’adresser à l’humanité pour lui dire son amour.

C’est la raison pour laquelle Benoît XVI, dans son encyclique (DCE31), insiste sur le caractère désintéressé des engagements caritatifs et solidaires des chrétiens : « (...) la charité ne doit pas être un moyen au service de ce qu’on appelle aujourd’hui le prosélytisme. L’amour est gratuit. Il n’est pas utilisé pour parvenir à d’autres fins. »

 

4 Les personnes en situation précaire ont elles aussi des soifs spirituelles.

Le service de l’humanité blessée, parce qu’il est gratuit, ne peut pas être détourné au profit d’une autre finalité : Jésus, en s’adressant aux personnes pauvres, leur laisse toujours la liberté de ne pas le suivre. Cependant, quand des personnes abordent d’elles-mêmes ces questions et souhaitent en parler, se refuser à partager sur ce plan reviendrait aussi à leur faire violence, comme si elles n’en étaient pas dignes. De fait, il arrive souvent que celles et ceux qui vivent dans la grande précarité aient une véritable expérience de Dieu : si l’on croit vraiment qu’il se fait proche des plus modestes, cela ne nous surprendra pas outre mesure ! Nous pourrons faire des découvertes considérables si nous acceptons de partager avec eux sur ce plan, unis par la fraternité de ceux qui cherchent Dieu. Quand les communautés chrétiennes se montrent accueillantes, elles peuvent ainsi avoir l’heureuse surprise d’être enrichies de nouveaux membres, qui certainement les stimuleront beaucoup dans leur foi.

 

 

5 Une communauté qui s’intéresse à son environnement ouvre aussi ses portes à l’Esprit.

Ceux qui font alliance avec les plus fragiles, s’ils ne veulent pas que leurs rapports tournent à un face à face paternaliste ou fusionnel, savent qu’il leur faut aussi rejoindre des perspectives plus larges : connaître les travailleurs sociaux, se mettre en rapport avec des décideurs, parler avec les politiques, réfléchir à ce qui conduit à la marginalisation de certains. Sur ce terrain, ils rencontrent beaucoup d’acteurs qui travaillent dans le même sens. Ce sont des personnes de tous horizons, qui ont en commun cette passion pour l’humanité. De ceux-ci ils apprendront beaucoup et seront probablement ouverts à des questions qu’ils avaient oubliées ou ignorées. Eux aussi pourront dire ce qui, en profondeur, motive leur engagement. De véritables « partages de foi » seront peut-être possibles en ces lieux : par là, des portes seront ouvertes pour laisser passer l’Esprit. Ainsi, quand une communauté chrétienne se soucie vraiment de la ville, du quartier, du canton où elle est implantée, quand l’Eglise se fait « conversation » avec le monde, elle rend possible beaucoup de nouveaux contacts, qui vont revigorer l’écoute de la Bonne Nouvelle.

 

3) Quelques pistes pastorales.

 

1 Donner une place éminente aux plus fragiles au sein de la vie des communautés.

Il s’agit de mettre davantage au cœur de la vie diocésaine - notamment dans les paroisses, mouvements, services - les personnes qui, pour des raisons de santé, de culture, de difficultés sociales ou psychologiques, en sont trop souvent absentes, mises à l’écart. A travers le repérage des fragilités proposées dans la démarche Diaconia, on pourra d’ailleurs identifier d’autres types de précarité, liées à notre mode de vie : la solitude, la surconsommation, la souffrance au travail La notion de pauvreté est donc à prendre au sens large, mais il faut cependant veiller à ce que les plus démunis ne soient pas oubliés, comme l’a tant souligné J. Wresinski.

Dans cette perspective, il faut permettre aux personnes fragiles d’accéder à tous les dispositifs ecclésiaux (catéchèse, catéchuménat, vie sacramentelle, réunions diverses...), ce qui suppose de créer des passerelles, à travers des personnes qui assurent ce lien et des groupes de partage de foi reliés à la vie paroissiale, en mettant parfois à leur disposition des lieux spécifiques. De manière plus ambitieuse, il faudra parvenir à les considérer comme de véritables partenaires, en veillant à ne pas les réduire à leur situation de précarité, mais à s’ouvrir à leurs capacités et richesses humaines et spirituelles.

 

2 Enraciner spirituellement la diaconie au cœur de la vie chrétienne

A partir de cette place redonnée aux personnes pauvres dans l’Eglise, les chrétiens sont appelés à se convertir en découvrant que le Christ est présent dans ces personnes et au cœur des rencontres vécues dans la profondeur avec elles.

Pour contribuer à une telle dynamique, le soutien et l’accompagnement, au sein des paroisses et des mouvements, de la relecture spirituelle de nos engagements fraternels et solidaires représente un enjeu pastoral important : en permettant à chacun de prendre conscience et de rendre grâce du don que Dieu lui fait à travers ces rencontres, elle constitue un authentique rendez-vous sacramentel avec le Christ.

Une meilleure articulation de la diaconie vis-à-vis de la liturgie et de la catéchèse s’inscrit dans cette perspective. En ce qui concerne la messe dominicale, l’offrande de nos engagements, le partage d’une prière universelle qui exprime vraiment nos préoccupations, la communion au sacrifice du Christ- serviteur, l’envoi dans le monde, ainsi que la présence du diacre à l’autel et sa proclamation de la Parole sont autant d’opportunités pour valoriser la dimension spirituelle de la diaconie ; il faut également y rendre visible le lien de la communauté aux personnes qui ne peuvent participer à la célébration (malades, personnes âgées, prisonniers...). Quant à la catéchèse des enfants, il serait souhaitable qu’elle intègre la diaconie non seulement à travers un service proposé, mais comme une composante essentielle de la vie de foi : par ses paroles et ses gestes, par toute sa vie, le Christ a donné à chacun une véritable catéchèse.

 

3 Développer les liens de solidarité des communautés chrétiennes avec la cité.

Les communautés chrétiennes sont appelées à se responsabiliser vis-à-vis de leur environnement, que ce soit au plan local, national ou international : d’abord le connaître, repérer des acteurs, relire des expériences marquantes et significatives et puis s’engager au plan politique, notamment à travers des actes prophétiques – comme le sont par exemple les « cercles de silence ». La pensée sociale de l’Eglise, avec le lien étroit qu’elle établit entre la charité et la promotion de la justice et du bien commun, apporte à cet égard de précieux points de repère ; signalons également l’importance – soulignée par Benoît XVI dans L’amour dans la vérité - de préserver des espaces de gratuité, loin du « donnant- donnant » qui envahit à l’excès nos relations sociales.

 

4 Renforcer les liens au sein des communautés chrétiennes.

Le souci de la diaconie passe aussi par le soin de relations fraternelles au sein des communautés chrétiennes, de façon à ce que chacun s’y sente attendu. Il est essentiel de ne pas rester entre soi, mais d’être attentif aux nouveaux venus et de se donner des nouvelles des absents. Retrouver une ambiance conviviale, ancrer la liturgie communautaire dans un partage d’humanité est un mouvement que certaines paroisses ont commencé à mettre en œuvre avec les « dimanches autrement », dans lesquels le souci de ceux qui ne sont pas là pourrait être approfondi.

Les dimanches qui sont mis en relation par la liturgie avec une perspective diaconale (dimanches du Secours Catholique, du CCFD, de la Santé, des Migrants...) sont une occasion de dynamiser les communautés à partir du partage de situations de précarité ; la présence et le témoignage de personnes ou de groupes qui en sont victimes réveille un sentiment de fraternité qui peut aiguillonner les membres de la communauté dans le sens d’un partage plus profond entre eux et avec leur environnement.

 

5 Décloisonner l’organisation ecclésiale.

Reconnaître une place primordiale aux plus fragiles au cœur des communautés chrétiennes du diocèse doit contribuer à faire sauter bien des cloisonnements présents au sein des paroisses, des mouvements, des services mais aussi entre les uns et les autres. La diaconie n’est pas réservée à quelques- uns, à des spécialistes. Elle est offerte à chaque chrétien, à chaque communauté d’Eglise.

Les services, associations, mouvements caritatifs et de solidarité ont leurs compétences et leurs actions propres du fait de leur expérience. Ils sont des têtes de pont de la diaconie. Mais ils gagneront toujours à travailler avec les autres services de l’Eglise, au titre de la dimension diaconale de toute institution chrétienne.

Au niveau des paroisses, il convient que la diaconie soit reconnue comme une tâche à part entière des équipes d’animation pastorale – tant au niveau des orientations, des initiatives pastorales engagées que dans le quotidien de la vie paroissiale -, pour qu’il y ait une véritable interaction avec la catéchèse et la liturgie dans le cadre d’une pastorale globale. Même si la mise en œuvre concrète de cette diaconie dans certains domaines pourra relever davantage d’organismes spécialisés, la communauté chrétienne sera nourrie dans sa foi par le témoignage de ses acteurs et la reconnaissance de leur rôle dans la vie paroissiale.

Enfin, dans leurs relations avec leur environnement social, économique, politique ou culturel, les instances diocésaines (conseil de la solidarité, aumôneries...) et locales (conseils pastoraux, conseils économiques...) seront attentives à mettre cette dimension diaconale au cœur de leurs responsabilités et de leurs interventions.

 

Diaconia 2103 - Comité de Suivi Théologique Conférence des Évêques de France 58 av. de Breteuil 75007 Paris Diaconia2013@cef.frhttp://www.diaconia2013.fr

 

 

 

 

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14 janvier 2012 6 14 /01 /janvier /2012 11:51
oecuménismeHuit jours de réflexion sur notre transformation dans le Christ.

 

Au cours de la Semaine de prière 2012, nous sommes invités à croire toujours plus profondément que tous, nous serons transformés par la victoire de notre Seigneur Jésus Christ. L’ensemble des lectures bibliques, des commentaires, des prières et des questions proposés à notre réflexion, explore différents aspects de ce que cela signifie pour la vie des chrétiens et pour leur unité, dans et pour le monde d’aujourd’hui. Nous commençons par contempler le Christ serviteur, et notre cheminement se poursuit jusqu’à la dernière célébration, celle du règne du Christ, en passant par sa croix et sa résurrection.


Premier jour 18 janv : Transformés par le Christ Serviteur

Le Fils de l’homme est venu pour servir (cf. Mc 10,45)

Deuxième jour 19 janv : Transformés dans l’attente patiente du Seigneur

Laisse faire maintenant. C’est ainsi qu’il nous convient d’accomplir toute justice (Mt 3,15)

Troisième jour 20 janv : Transformés par le Serviteur Souffrant

Le Christ a souffert pour nous (cf. 1 P 2,21)

Quatrième jour 21 janv : Transformés par la victoire du Seigneur sur le mal

Sois vainqueur du mal par le bien (Rm 12,21)

Cinquième jour 22 janv : Transformés par la paix du Seigneur ressuscité

Jésus se tint au milieu d’eux et il leur dit : la paix soit avec vous  ! (Jn 20,19)

Sixième jour 23janv : Transformés par l’amour inébranlable de Dieu

Et la victoire, c’est notre foi (cf. 1 Jn 5,4)

Septième jour 24 janv : Transformés par le Bon Pasteur

Pais mes brebis (Jn 21,17)

Huitième jour 25 janv : Unis dans le Règne du Christ

Le vainqueur, je lui donnerai de siéger avec moi sur mon trône (Ap 3,21)


En cette dernière journée de notre Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, nous célébrons le Règne du Christ. La victoire du Christ nous rend capables d’envisager l’avenir dans l’espérance. Cette victoire triomphe de tout ce qui nous empêche de partager la plénitude de la vie avec lui et les uns avec les autres. Les chrétiens savent que leur unité est avant tout un don de Dieu. Elle fait partie de la victoire glorieuse du Christ sur tout ce qui divise.

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14 janvier 2012 6 14 /01 /janvier /2012 10:25

Le 15 janvier 2012 aura lieu la 98ème Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié. Cette journée est une occasion que nous offre l'Eglise pour sensibiliser nos communautés chrétiennes sur la question de la migration.

Cette année le Pape Benoit XVII  nous invite à réflechir sur le thème : « Les migrants et  la nouvelle évangélisation ».

Ce thème nous met devant le défi de lire et déchiffrer les nouveaux scénarios qui se sont créés dans l'histoire des hommes (dont l'important phénomène migratoire d'aujourd'hui), pour les habiter et les transformer en des lieux de témoignage et d'annonce de l'Evangile.

Nous sommes dans le désert. Cela nous rappelle la traversée que parcourent de nombreux migrants, mais aussi des solitudes spirituelles que chacun est amené à vivre par moments.

• Il y a plusieurs pas, nous ne sommes pas seuls, nous pouvons nous rencontrer, et même y vivre une solidarité.

• La croix : le Christ a connu la souffrance la mort, mais est ressuscité ; il est là, discret, c’est notre socle pour nous chrétiens, mais on sait aussi qu’il est là pour tous.

• La ville et la lumière : symbole du chemin proposé dans notre tradition chrétienne, vers la Jérusalem céleste, vers le face à face avec Dieu qui illumine déjà nos vies.

 

  Pour voir une video sur la journée des Migrants : http://youtu.be/71p1LgfjFnA

 

   

Message du Pape Benoît XVI pour la Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié

15 janvier 2012

Chers frères et sœurs !

Annoncer Jésus Christ unique Sauveur du monde «constitue la mission essentielle de l’Eglise, tâche et mission que les mutations vastes et profondes de la société actuelle ne rendent que plus urgentes » (Exhort. apost. Evangelii nuntiandi, n. 14). Aujourd’hui, nous ressentons même l’urgence de promouvoir, avec une force nouvelle et des modalités renouvelées, l’œuvre d’évangélisation dans un monde où l’élimination des frontières et les nouveaux processus de mondialisation rendent les personnes et les peuples encore plus proches, soit grâce au développement des moyens de communication, soit grâce à la fréquence et à la facilité avec lesquelles les déplacements de personnes et de groupes sont rendus possibles. Dans cette nouvelle situation, nous devons réveiller en chacun de nous l’enthousiasme et le courage qui poussèrent les premières communautés chrétiennes à être des annonciatrices intrépides de la nouveauté évangélique, en faisant retentir dans notre cœur les paroles de saint Paul: «Annoncer l’Evangile en effet n’est pas pour moi un titre de gloire; c’est une nécessité qui m’incombe. Oui, malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile !» (1 Co 9, 16).

 Le thème que j’ai choisi cette année pour la Journée mondiale du Migrant et du Réfugié - «Migrations et nouvelle évangélisation » - découle de cette réalité. En effet, le moment présent appelle l’Eglise à accomplir une nouvelle évangélisation également dans le phénomène vaste et complexe de la mobilité humaine, en intensifiant l’action missionnaire tant dans les régions de première annonce que dans les pays de tradition chrétienne.

Le bienheureux Jean-Paul II nous invitait à « nous nourrir de la Parole, pour que nous soyons des "serviteurs de la Parole" dans notre mission d’évangélisation... [dans] une situation qui se fait toujours plus diversifiée et plus prenante, dans le contexte de la mondialisation et de la mosaïque nouvelle et changeante de peuples et de cultures qui la caractérise » (Lett. apost. Novo millennio ineunte, n. 40). En effet, les migrations internes ou internationales, comme issue pour rechercher de meilleures conditions de vie ou pour fuir la menace de persécutions, de guerres, de la violence, de la faim et de catastrophes naturelles, ont produit un brassage de personnes et de peuples sans précédent, avec des problématiques nouvelles non seulement d’un point de vue humain, mais également éthique, religieux et spirituel. Les conséquences actuelles et évidentes de la sécularisation, l’apparition de nouveaux mouvements sectaires, l’insensibilité diffuse à l’égard de la foi chrétienne, la nette tendance à la fragmentation, rendent difficile de se concentrer sur une référence unifiante qui encourage la formation d’ « une seule famille de frères et sœurs dans des sociétés qui deviennent toujours plus multiethniques et interculturelles, où les personnes de diverses religions aussi sont encouragées au dialogue, afin que l’on puisse parvenir à une coexistence sereine et fructueuse dans le respect des différences légitimes », comme je l’écrivais dans le Message de l’an dernier pour cette Journée mondiale. Notre époque est marquée par des tentatives d’éliminer Dieu et l’enseignement de l’Eglise de l’horizon de la vie, tandis que progressent le doute, le scepticisme et l’indifférence, qui voudraient éliminer jusqu’à toute visibilité sociale et symbolique de la foi chrétienne.

 

Dans ce contexte, les migrants qui ont connu le Christ et l’ont accueilli sont souvent poussés à ne plus le considérer comme étant important dans leur vie, à perdre le sens de la foi, à ne plus se reconnaître comme faisant partie de l’Eglise et conduisent souvent une existence qui n’est plus marquée par le Christ et son Evangile. Ayant grandi au sein de peuples marqués par la foi chrétienne, ils émigrent souvent dans des pays où les chrétiens constituent une minorité ou dans lesquels l’antique tradition de foi n’est plus une conviction personnelle, ni une confession communautaire, mais est réduite à un fait culturel. Là, l’Eglise est placée face au défi d’aider les migrants à maintenir solide la foi, même lorsque manque l’appui culturel qui existait dans le pays d’origine, en identifiant également de nouvelles stratégies pastorales, ainsi que des méthodes et des langages pour un accueil toujours vital de la Parole de Dieu. Dans certains cas, il s’agit d’une occasion pour proclamer qu’en Jésus Christ, l’humanité participe du mystère de Dieu et de sa vie d’amour, est ouverte à un horizon d’espérance et de paix, notamment à travers le dialogue respectueux et le témoignage concret de la solidarité, tandis que dans d’autres cas, il existe la possibilité de réveiller la conscience chrétienne assoupie, à travers une annonce renouvelée de la Bonne Nouvelle et une vie chrétienne plus cohérente, de façon à faire redécouvrir la beauté de la rencontre avec le Christ, qui appelle le chrétien à la sainteté, où qu’il soit, même en terre étrangère.

Le phénomène migratoire actuel est également une occasion providentielle pour l’annonce de l’Evangile dans le monde contemporain. Des hommes et des femmes provenant de diverses régions de la terre, qui n’ont pas encore rencontré Jésus Christ ou ne le connaissent que de façon partielle, demandent à être accueillis dans des pays d’antique tradition chrétienne. Il est nécessaire de trouver à leur égard des modalités adéquates afin qu’ils puissent rencontrer et connaître Jésus Christ et faire l’expérience du don inestimable du salut, qui est pour tous source de « vie en abondance » (cf. Jn 10, 10); les migrants eux-mêmes peuvent jouer un rôle précieux à cet égard car ils peuvent devenir à leur tour « messagers de la Parole de Dieu et des témoins de Jésus Ressuscité, espérance du monde » (Exhort. apost. Verbum Domini, n. 105).

Sur l’itinéraire exigeant de la nouvelle évangélisation, dans le domaine migratoire, les agents de la pastorale - prêtres, religieux et laïcs - assument un rôle décisif et doivent œuvrer toujours plus dans un contexte pluraliste: en communion avec leurs Ordinaires, en puisant au Magistère de l’Eglise, je les invite à rechercher des chemins de partage fraternel et d’annonce respectueuse, en surmontant les oppositions et les nationalismes. Pour leur part, les Eglises d’origine, celles de transit et celles d’accueil des flux migratoires doivent savoir intensifier leur coopération, au bénéfice de ceux qui partent et de ceux qui arrivent, et, dans tous les cas, de ceux qui ont besoin de rencontrer sur leur chemin le visage miséricordieux du Christ dans l’accueil du prochain. Pour réaliser une pastorale fructueuse de communion, il pourra être utile de mettre à jour les structures traditionnelles d’attention aux migrants et aux réfugiés, en les accompagnants de modèles qui répondent mieux aux nouvelles situations dans lesquelles les cultures et les peuples divers interagissent.

Les réfugiés qui demandent asile, ayant fui les persécutions, les violences et les situations qui mettent leur vie en danger, ont besoin de notre compréhension et de notre accueil, du respect de leur dignité humaine et de leurs droits, tout comme de la prise de conscience de leurs devoirs. Leur souffrance exige de la part des Etats et de la communauté internationale des attitudes d’accueil réciproque, en surmontant les craintes et en évitant les formes de discrimination, et que l’on rende concrète la solidarité notamment à travers des structures d’accueil adéquates et des programmes de réinsertion. Tout cela comporte une aide réciproque entre les régions qui souffrent et celles qui accueillent déjà depuis des années un grand nombre de personnes en fuite, ainsi qu’un plus grand partage des responsabilités entre les Etats.

La presse et les autres moyens de communication ont un rôle important pour faire connaître de façon correcte, objective et honnête, la situation de ceux qui ont été contraints de quitter leur patrie et leurs êtres chers et qui veulent commencer à se construire une nouvelle existence.

Les communautés chrétiennes doivent accorder une attention particulière aux travailleurs migrants et à leurs familles, à travers l’accompagnement de la prière, de la solidarité et de la charité chrétienne; la valorisation de ce qui enrichit réciproquement, ainsi que la promotion de nouveaux programmes d’action politiques, économiques et sociaux, qui favorisent le respect de la dignité de chaque personne humaine, la protection de la famille, l’accès à un logement digne, à un travail et à une assistance.

Les prêtres, les religieux et les religieuses, les laïcs et surtout les jeunes hommes et femmes doivent faire preuve de sensibilité en offrant leur soutien à un grand nombre de frères et de sœurs qui, ayant fui la violence, doivent se confronter à de nouveaux styles de vie et à des difficultés d’intégration. L’annonce du salut en Jésus Christ sera une source de soulagement, d’espérance et de « joie pleine » (cf. Jn 15, 11).

Je désire enfin rappeler la situation de nombreux étudiants internationaux qui font face à des problèmes d’insertion, à des difficultés bureaucratiques, et à des obstacles dans la recherche de logement et de structures d’accueil. De façon particulière, les communautés chrétiennes doivent être sensibles à l’égard des nombreux jeunes garçons et filles qui, précisément en raison de leur jeune âge, outre la croissance culturelle, ont besoin de points de référence et cultivent dans leur cœur une profonde soif de vérité et le désir de rencontrer Dieu. De façon particulière, les universités d’inspiration chrétienne doivent être des lieux de témoignage et de diffusion de la nouvelle évangélisation, sérieusement engagés à contribuer, dans le milieu académique, au progrès social, culturel et humain, ainsi qu’à promouvoir le dialogue entre les cultures, en valorisant la contribution que peuvent apporter les étudiants internationaux. Ceux-ci seront poussés à devenir eux aussi des acteurs de la nouvelle évangélisation s’ils rencontrent d’authentiques témoins de l’Evangile et des exemples de vie chrétienne.

Chers amis, invoquons l’intercession de Marie, « Vierge du chemin », afin que l’annonce joyeuse du salut de Jésus Christ apporte l’espérance dans le cœur de ceux qui, le long des routes du monde, se trouvent dans des situations de mobilité. À tous j’assure ma prière et je donne la Bénédiction apostolique.

 Du Vatican, le 21 septembre 2011

BENEDICTUS PP. XVI

 

 

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12 janvier 2012 4 12 /01 /janvier /2012 23:03
08/01/2012, Epiphanie du Seigneur

Texte de l'homélie

La tentation des Mages au désert

Ce que l’histoire ne dit pas, mais que moi, frères et sœurs, je vais vous raconter, c’est que les mages ont failli ne jamais arriver à Bethléem. Car, cette nuit-là, le Malin a fait un cauchemar, affreux : une foule immense, de toute nation, race, peuple et langue (Ap 7, 9), réunie dans une grande paix autour d’un petit enfant. « Mauvais présage ! » se dit-il au réveil. Et aussitôt, qu’il aperçoit la caravane des mages, il comprend que son règne de ténèbres touche à sa fin. Alors, il se déguise en Grand Mage : « Holà, Messieurs, quelle hâte ! Où courez-vous de ce pas rapide. Y aurait-il donc du nouveau sous le soleil ou les étoiles ?

À coup sûr, Grand Mage, répond Melchior. Nous scrutions les astres pour y trouver la lumière de la Sagesse. Et voici que la Sagesse en personne est venue jusqu’à nous, « Lumière pour éclairer les nations » (Lc 2, 32).

Mon pauvre ami, ricane le Malin. Avoir tant étudié pour en arriver là ! Comme si la lumière pouvait tomber du ciel ! Mais c’est à toi et à toi seul de décider du sens de ta vie. Tu n’es pas un esclave pour qu’un autre, serait-il Dieu, vienne te dicter sa vérité.

Mais non, Grand Mage, reprit Melchior, car cette vérité est celle que j’attendais, celle qui me rend libre (Jn 8, 32), parce que Dieu me connaît mieux que je ne me connais moi-même. Il sait quel est pour moi le chemin de la vie.

Décidément, se dit le Malin, cet homme est un illuminé. Et se tournant vers Balthasar : Alors, toi aussi, tu t’imagines que l’Absolu s’intéresse à nos petites personnes. Que Dieu a fait sa demeure parmi les hommes dans la chair d’un homme, et que c’est là, et là seulement, qu’on le rencontre désormais. Et les autres, alors, les bouddhistes, les musulmans, les agnostiques... Tu les exclus ? Allons, que diable. Dieu est Dieu : l’Absolu est au ciel. Sur terre, crois-moi, il n’y a que du relatif et toutes les religions se valent. Autant rester chez toi.

Au contraire, Grand Mage, si Dieu a librement choisi de venir vers nous par et dans cet homme, désormais nul ne peut aller vers Lui sans passer par ce Jésus (Jn 14, 6). Et c’est vers ce Jésus que l’Esprit saint, mystérieusement, attire tous les hommes, sans exclusion, qu’ils soient du Nord ou du Midi, de l’Orient ou de l’Occident. Nous en sommes la preuve.

Rien à tirer de ce fanatique, conclut le Malin, et, s’adressant au troisième :

Ne me dis pas, noble Gaspard, que te voilà disposé à « quitter ton pays, ta parenté et la maison de ton père » (Gn 12, 1), à renier ta culture, ta religion.

Mais, Grand Mage, je ne renie rien. Car celui que je vais adorer n’est pas venu pour abolir : il est venu pour accomplir (Mt 5, 17). « Le Christ n’enlève rien, il donne tout » (Benoît XVI). Tout ce qu’il y a de vrai, de juste et de bon dans l’immense diversité des sagesses et des cultures vient de Lui et à Lui doit faire retour. Nous lui portons donc en hommage les richesses des nations. Alors retire-toi, Satan. Nous sommes attendus.

Ainsi les Mages parvinrent à Bethléem. Là, l’enfant leur sourit :

Venez, les bénis de mon Père. Entrez dans l’unique bergerie de l’unique Pasteur. Vous n’êtes plus des brebis perdues. Vous êtes ici chez vous. En moi vous avez trouvé le Chemin, la Vérité et la Vie (Jn 14, 6). »

Prédicateur :

Frère Serge-Thomas Bonino

Références bibliques :

Is 60, 1-6 ; Ps. 71 ; Ep 3, 2-3a.5-6 ; Mt 2, 1-12

Paroisse : Eglise Saint-Phébade - Agen

   

Le lien pour retrouver l’émission intégrale : http://www.lejourduseigneur.com/Replay/Dimanche-dernier

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9 janvier 2012 1 09 /01 /janvier /2012 15:46

 

Vous avez peut-être rencontré Thi Nien à Casteljaloux ou à Castillonnès, chez les religieuses Filles de Jésus de Vaylats. Nous l'avons également reçue, avec sa copine à Sainte Livrade. Elle est actuellement au noviciat au Cameroun. Elle nous a envoyé son témoignage qui rejoint notre démarache "diakonia". Voir également les témoignages en cliquant sur: Adolphine   et Hortence

 

Ma joie de rencontrer Jésus à travers les malades !

«Va ne crains pas, car je suis avec toi»

Du 21 octobre au 3 décembre. J’étais envoyée pour un stage de 6 semaines dans un petit village qui s’appelle BIKOP à un peu plus d’une heure de route de Yaoundé. Je suis partie avec mes questions, mes craintes, mes doutes. C’est comment BIKOP ???? Une piste de 3 km, très étroite, en pleine forêt me conduit à ce village. En y arrivant, j’ai vu l’église, le centre de Santé dans le quel je vais travailler, la communauté et l’école maternelle. Où est le village ????? Il y a quelques maisons seulement ! Le Centre de Santé a été fondé par les soeurs Ancelles du Sacré Coeur de Jésus. L’objectif de mon premier stage c’est de vivre la rencontre de Jésus à travers les malades, les pauvres, les petits.  

La première expérience que je désire vous partager c’est la rencontre avec Patricia et Marie-jeanne, toutes deux porteuses du virus VIH. Elles sont toutes minces et fatiguées. Le premier jour quand je vois Patricia, j’ai peur, je n’ose pas l’approcher. Je la salue de loin, pour moi le virus VIH c’est quelque chose de grave. Voyant soeur Faustine lui donner des soins, je la regarde seulement, me disant : « pourquoi elle n’a pas peur ? ». Le soir à la communauté j’ai demandé comment réagir avec les personnes qui ont ce virus. Elles m’ont donné des conseils. Jour après jour je m’approche un peu plus pour la saluer et lui demander son nom sans toutefois la toucher. Le troisième jour j’ose lui tendre ma main pour la saluer ; mon coeur battait. Jour après jour nous avons créé des liens.

Puis, Patricia est partie et Marie-Jeanne est arrivée dans un fauteuil roulant, accompagnée par sa maman. Voyant son état, j’ai senti une forte douleur qui jaillissait de mon coeur, je me disais « Pourquoi elle est comme ça ? ». Je ne peux pas dire que j’ignorais. Marie-Jeanne ne s’exprime pas beaucoup et sa maman ne parle qu’en Ewondo. Nous communiquons par l’amour et par des personnes qui sont là pour me traduire ce que dit la maman. Quand Marie-Jeanne ne dort pas nous discutons. Je lui rends visite plusieurs fois par jour. Quand soeur Faustine lui donne des soins, elle la taquine, la touche et je me dis : « Pourquoi ne peux- tu pas le faire ? Seigneur donne-moi ton courage pour toucher ta soeur, c’est toi que je veux toucher, aide-moi à faire tous les gestes comme Tu faisais avec tes frères et soeurs malades ».

Alors je commence à la toucher un peu et à lui parler davantage chaque jour, à la faire s’asseoir un peu à l’extérieur. Un jour que la soeur lui donnait le remède mais elle a refusé à boire, je lui ai dit : « Si tu ne bois pas tu vas rester ici et si tu bois tu vas rentrer vite chez toi ». Elle a répondu : « Je suis bien avec vous, je suis quelqu’un quand je suis avec vous ». Cette phrase m’a profondément touchée et elle m’a raconté : « Je n’ai pas de famille, personne ne s’occupe de moi ». Elle se sent abandonnée. A partir de ce jour-là, je me fais plus proche d’elle et je la touche davantage. J’ai vu du vernis rouge sur ses ongles et je lui ai demandé : « Qui a mis le vernis à tes ongles ? » « C’est moi-même » a-t-elle répondu. « C’est jolie et quand tu iras mieux tu te maquilleras toi-même, mais avec la couleur rose, parce que ta vie va devenir rose. » Elle me montre que sa peau n’est pas jolie. J’ai pris de la crème et j’ai commencé à lui en mettre sur son visage, ses bras, ses jambes et ses pieds, mais avec un peu de crainte. Chaque jour je l’approche et j’aide sa maman à lui changer ses habits. Parfois mon coeur refuse mais mon attitude envers elle ne change pas. En faisant ces gestes j’ai prié Jésus « c’est Toi que je suis en train de vêtir, aide moi, sans toi je ne suis rien ». Chaque fois que je vais voir Marie-jeanne, son sourire me donne l’espoir et la joie : « Tu es belle quand tu souris Les moments que nous passons ensemble sont pour elle et pour moi des moments de joie ; je lui raconte des blagues et nous rions ensemble. Marie-Jeanne et moi devenons de bonnes amies. Sa place est dans mon coeur. Grâce à elle, j’ai fait l’expérience de Jésus en lui parlant, en la touchant, en la regardant, en l’écoutant, elle et mes autres frères et soeurs malades. Cette expérience me dynamise et me stimule à suivre le Christ à la manière des Filles de Jésus.

Une deuxième expérience surprenante !

Le lendemain de mon arrivée, soeur Aurélia me fait visiter le dispensaire et me présente au personnel. J’ai commencé à avoir peur, peur des odeurs, du sang etc. Madame Rosalie, l’infirmière, m’invite à venir assister à un accouchement. A ce moment là, je sens une résistance mais mon esprit me pousse : « vas-y ! ». Je suis partie avec elle. Elle fait monter la jeune maman sur la table d’accouchement ; en voyant tout cela, je tremblais, la jeune maman souffrait. Au cours de l’accouchement je voulais partir, j’avais peur de voir le sang et la souffrance ! C’était trop fort pour moi, je me sentais faible, impuissante face à ce qui se vivait. J’ai vu soeur Aurélia prendre de l’eau pour laver afin que tout soit propre.

Dans mon coeur je disais « moi je ne le ferai pas », mais au fond de moi un désir me poussait à prendre sa place…et je l’ai fait, en tremblant. La jeune maman souffrait et j’étais là simplement pour lui parler, l’encourager, la réconforter dans une attitude de compassion. On lui demandait de pousser et moi aussi je poussais en même temps avec elle. L’enfant n’arrivait pas vite puis j’ai vu sa tête. Et voilà le bébé est enfin sorti : une jolie fille. Je regarde le visage de la maman : il a changé. La douleur incomparable a fait place à une immense joie ! J’étais très contente. Merci Seigneur de m’avoir accordé cette grâce. A travers cette expérience j’ai découvert que pour donner la vie les mamans prennent des risques. C’est l’amour qui dépasse tout, la douleur inexprimable, incomparable. C’est aussi l’aventure des Filles de Jésus de savoir affronter d’autres rives pour donner la vie ; dépasser sa peur pour donner la confiance à l’autre ; oser la tendresse et la proximité à la manière de Jésus ; honorer son humanité à travers les malades, les personnes abandonnées etc.

Dans la proximité avec les malades, les pauvres, j’ai laissé le Christ éveiller en moi ses propres sentiments de tendresse et de compassion. « Refaire ses petits gestes avec amour, c’est grand : ce sont des gestes ordinaires mais pas petits, ils sont grands, ce sont des gestes de Jésus. »(Orientations 1998)

Heureuse de cette belle expérience vécue auprès des malades, je remercie la communauté du noviciat ainsi que les soeurs Ancelles du Sacré Coeur. Aujourd’hui je peux dire « avant j’avais peur, je ne pouvais pas, je n’osais pas » et maintenant je dis : « je n’ai plus peur et je peux, j’ose et j’aime. Car l’amour chasse la peur ».

Merci ! CAM ON !

ANNA NGUYEN THI NIEN

 

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23 décembre 2011 5 23 /12 /décembre /2011 19:00

 

 

Suite de "être à l'écoute du monde", aller à la rencontre de Jésus dans son Humanité, auprès des handicapés, des personnes âgées ou des malades,

avec une tendresse et compassion particulières pour les plus pauvres.

Adolphine novice de deuxième année,

partage quelques expériences de son premier stage apostolique.

 

 

 

*******************

 

 

 

 

Joie de découvrir Jésus dans le visage des personnes âgées !

Du 21octobre au 5 Décembre 2011, j’ai été envoyée à Nsimalen pour un stage de 6 semaines avec les personnes âgées, pour partager leurs réalités de vie avec un désir de proximité. Nsimalen est situé au centre du Cameroun près de Yaoundé ; la population est Ewondo, une des ethnies du pays. Le Foyer de Gériatrie, Ste Louise de Marillac a été fondé par la Congrégation des Soeurs Filles de la Charité il y a 11ans. En partant en stage, j’avais une petite peur en moi : Comment vivre cette expérience avec des personnes âgées, milieu que je ne connais pas ?

A mon arrivée j’ai entendu parler de Maman Augustine qui avait déjà fréquenté plusieurs Foyer des personnes âgées au Cameroun.

A cause de son comportement, elle ne restait pas longtemps dans chaque lieu.

Dès le premier jour, parce que mon père se nomme « Augustin », elle m’a accueillie et nous sommes devenues amies.

A force de rester avec elle, un jour j’ai découvert qu’elle ignorait les noms des personnes âgées du foyer : elle mangeait seule dans sa chambre, elle ne priait pas avec les autres car « ils ne sont pas de ma famille » disait-elle.

En voyant cela j’ai ressenti une souffrance et j’ai commencé à employer tous les moyens pour qu’elle sorte de son isolement et s’ouvre aux autres.

Un jour je lui apportais ses médicaments, et voyant du pain sur sa table j’ai demandé : « Maman Augustine, qui t’a donné du pain ? » Elle a compris que je la traitais de voleuse et elle s’est fâchée contre moi.

Une période de difficultés a commencé avec elle. Je prenais mes distances. Pendant ce temps, elle regrettait ses paroles, elle m’appelait.

Après un combat intérieur j’ai demandé au Seigneur de me donner le courage pour repartir vers maman Augustine.

J’ai eu à dépasser mon orgueil en retournant vers elle soutenue par les encouragements de soeur Jeannette.

Notre réconciliation a porté du fruit ! Ma joie était grande de voir maman Augustine s’épanouir, sortir de sa chambre à la rencontre des autres, les appeler chacun par son nom. Ma persévérance l’a humanisée. Mon regard sur elle a changé. Grâce à elle, j’ai appris la patience, l’humilité, j’ai marché à ses pas. Elle m’a aussi humanisée.

 

 

 

 

U

ne deuxième rencontre m’a marquée, celle avec Papa Pierre.

En faisant le tour des chambres, je suis entrée dans celle de Papa Pierre. J’ai senti une odeur désagréable qui m’a poussée à chercher d’où elle venait.

Après le ménage, après la lessive l’odeur persistait toujours. Je l’ai supportée et je suis restée avec lui. Ma présence persévérante, l’amour et l’écoute que je lui donnais ont suscité sa confidence : « ma fille j’ai une plaie ».

Il me l’a montrée. J’ai eu peur et je suis allée voir Sr Jeannette.

Avec son autorisation, j’ai ouvert le pansement.

Je me sentais incapable de toucher. J’ai demandé la grâce au Seigneur de pouvoir soigner la plaie de papa Pierre. Habitée par l’attitude du bon Samaritain, saisie de compassion, j’ai eu le courage d’ouvrir le pansement. C’est avec un dépassement terrible que j’ai soigné la plaie.

Les jours suivants, sa chambre, son corps, ne sentaient plus.

Un bon parfum s’est répandu dans sa chambre : celui d’ouverture aux autres. Il sortait pour leur rendre visite, et les autres venaient à sa rencontre.

«

 

Quel que soit votre travail, faites le de bon coeur pour le Seigneur et non pour plaire aux hommes. »

Col 3,23

Maman Augustine, Papa Pierre, par ces expériences vécues auprès de vous, vous m’avez aidée à « regarder toutes choses a partir du pauvre », dans un « donner et recevoir ».

 

(Orientations 1998).

Merci à vous ainsi qu’à toutes les personnes du foyer. Merci également aux Filles de la Charité qui m’ont accueillie et soutenue dans mon service auprès des personnes âgées.

Merci à mes soeurs Filles de Jésus qui m’ont permis de vivre cette expérience et de découvrir qu’en moi vivait déjà le charisme de la Congrégation: Honorer Jésus dans ces personnes âgées avec une tendresse particulière.

ADOLPLINE NSANIE

 

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