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16 octobre 2020 5 16 /10 /octobre /2020 10:38
Un million d'enfants prient le chapelet
 
 

      Jamais encore dans l’histoire, il n’y avait eu de crise sanitaire et existentielle aussi mondialisée. Notre monde n’est plus tout à fait le même et ce qui semblait évident auparavant ne va plus de soi. Bien que ce temps de pandémie ait suscité une grande solidarité, le virus a eu aussi tendance à nous éloigner et nous isoler les uns des autres. Nous sommes tentés de voir notre prochain, non comme une image de Dieu, mais comme un danger, un porteur potentiel du virus. Dans des situations aussi difficiles, il est particulièrement important que nous restions en lien les uns avec les autres et que nous nous aidions mutuellement… sans oublier l’aide de Dieu !

      Le Père a envoyé dans le monde son propre Fils, qui a pris nos infirmités et s’est chargé de nos maladies (Mt 8,17). Jésus nous a donné confiance et l’espoir que Dieu voulait tous nous guérir, même si nous avons encore à porter nos croix. Il nous conduit, surtout à travers ses saints, sur le chemin du salut et nous encourage à prier en tout temps et à avoir confiance en son aide en toutes circonstances. Pour nous soutenir, Dieu nous a aussi donné une protectrice, sa propre Mère. Au cours des 200 dernières années, elle est apparue à tant d’endroits, sur tous les continents, que l’époque actuelle est également appelée « l’ère mariale ». Marie nous annonce dans ses messages un avenir plein de joie et de paix, même si elle ne cache pas le fait que l’humanité ait besoin d’une purification et que des situations douloureuses surgiront. Elle nous rappelle surtout les petits moyens de salut à la portée de chacun : porter une médaille, prier fidèlement le chapelet, se réconcilier, se consacrer à son Cœur Immaculé et à celui de son Fils, lire la Bible, faire des sacrifices par amour, recevoir les sacrements…

     Par notre prière, la Mère de Dieu voudrait aider les gens du monde entier, en particulier les pauvres et ceux qui souffrent. C’est pourquoi nous vous invitons, cette année encore, à participer à notre initiative de prière mondiale « Un million d’enfants prient le chapelet », le 18 octobre (ou le vendredi 16, avec les enfants qui vous sont confiés, si vous travaillez dans une école ou une maternelle). Cette prière mondiale du chapelet en communion avec des millions d’enfants vise à nous remplir d’une confiance renouvelée en l’amour et la protection que Dieu veut nous donner à travers sa Mère. 
 
Cardinal Mauro Piacenza, président de l’AED internationale,
et Père Martin Barta, assistant ecclésiastique international 
 
Teaser Un million d'enfants prient le chapelet
 
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23 octobre 2013 3 23 /10 /octobre /2013 22:20

 

3ème ou 4ème vie pour ces carcasses de voitures qui forment un enclos de jardin

 

Quincaillerie ambulante

 

sans commentaire !

 

Fin Octobre, comme tous les ans, c’est la fin de « l’hivernage », c’est à dire de « la saison des pluies ». Chacun regarde les chants de mil, maïs… avec joie ou anxiété.. car les pluies ont été inégalement abondantes. Dans beaucoup de régions, il faudrait encore une ou 2 bonnes pluies….qui ne viennent pas ! Ce n’est pas encore la catastrophe, mais c’est inquiètant pour certains. … Et on s’en va vers l’hiver (novembre à février) où il « fait froid »… parfois 15 degrés le matin (alors là, ça craint !)… et 25- 30 à midi…et pas de pluie : c’st le temps où il fait bon visiter le Mali ! Les touristes vont-ils revenir en masse ? Espérons-le, car pour « l’industrie du tourisme », c’est la cata depuis 2-3 ans !
A la fin de l'hivernage les fleuves Niger et Bani sont au plus haut
Mais les catastrophes sont aussi ailleurs. Elles sont en méditerrannée avec toutes ces noyades auxportes de l’Europe tant espérée. Deux articles ci-dessous, vous donneront l’impact produit ici en Afrique, et la position et l’appel du président des Maliens.
Tous ces sacs vont partir en pirogue  (comptez combien il y en a!)
CATASTROPHE SUR LE NIGER
Nous avons vécu aussi une catastrophe dasn la nuit du 11 au 12 octobre. Une pirogue surchargée (comme beaucoup) a quitté Mopti. On l’a même regardée partir juste en dessous de nos fenêtres, (on l’a même prise en photo –ci-dessous),
la dite "pirogue à étages"
car on a cru qu’elle partait à 14 h … elle avait décollé du rivage….et à 15 h … elle changeait encore personnes et bagages !!! Beaucoup étaient des « réfugiés du Nord » comme on dit ici, et qui avaient le choix de renter chez eux, à Tombouctou, Gao ou environs pour y fêter la Tabasky et reprendre leurs activités. Entre 400 et 500 personnes avec 50-60 tonnes de bagages (riz, fûts d’essence, mobilier etc…). En partant vers 15h, elle s’est arrêtée encore 2- fois pour charger des personnes, puis elle est passée aux postes de contrôle…. « y a pas d’problèm’ »… et  à 50 kms de Mopti, elle a coulé dans la nuit. Plus de 70 morts ou disparus ! Des voix s’élèvent  pour des contrôles plus stricts… c’est sûrement important.
APRES LA CATASTROPHE DE LAMPEDUSA (du 3 octobre)
Après le naufrage du navire, au large des côtes de l’île italienne de Lampedusa, dans la nuit de mercredi à jeudi et qui a sans doute coûté la vie à 300 migrants, pour la plupart Erythréens et Somaliens. Le navire, parti de Libye, transportait 450 à 500 migrants. Seuls 151 ont été sauvés. C’est l’une des catastrophes les plus meurtrières qu’ait connue l’île, habituée à ce genre de tragédie. Un drame qui provoque une grande émotion en Afrique. « On n'a plus de place ni pour les vivants ni pour les morts ». Ces mots désespérés sont ceux de la Maire de Lampedusa, Giusi Nicolini. C'est l'une des catastrophes les plus meurtrières qu'ait connue l'île habituée à ce genre de tragédie. L'Italie observe ce vendredi un deuil national.
Au Mali, comme dans toute l'Afrique, ce nouveau drame choque, notamment tous ceux qui tentent de convaincre les candidats au départ de ne pas quitter le continent, de ne pas prendre des risques inconsidérés. Joint par RFI, Mamadou Diakité est à Bamako et il travaille pour différentes ONG sur ces questions migratoires. Il dénonce l'indifférence autant de l'Europe que des dirigeants africains.
« Nous sommes choqués. Encore des centaines de morts. C’est vraiment terrible. C’est la tristesse et puis surtout, l’indifférence totale de part et d’autre. Je ne crois pas que l’Europe ouvrira ses frontières. Indifférence également de la part des dirigeants africains qui continuent de ne pas s’occuper de ce problème. Des jeunes Africains continuent de mourir. Parce qu’ils n’ont rien à faire ; pas de travail ; pas de perspectives, la seule solution qui se présente à eux, c’est de partir », a déclaré à RFI, Mamadou Diakité.
Le drame de ce naufrage de migrants clandestins au large de Lampedusa - bien que d'une grande ampleur - est loin d'être un cas isolé. De nombreux bateaux ne terminent pas leur traversée entre l’Afrique du Nord et l’Europe. Ce phénomène touche aussi des embarcations tunisiennes. Depuis la révolution, les départs illégaux se sont multipliés. 30 000 Tunisiens ont pris clandestinement la direction de Lampedusa, située à 140 km. Le jour du naufrage meurtrier, jeudi, deux autres embarcations de fortune sont parties de Zarzi, en Tunisie, et arrivées – elles – à bon port, assure le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES). Selon le directeur du FTDES, Alaa Talbi, joint par RFI, « Ni la mort ni le nombre de naufrages ne peuvent empêcher les jeunes d’essayer d’atteindre leur rêve, en Europe. Ils n’ont aucun espoir en un changement réel dans leur pays », a-t-il déclaré avant de poursuivre : « Il ne faut pas voir cette problématique uniquement d’un point de vue sécuritaire. Pour moi, les autres alternatives sont d’ordre économique et social », a-t-il conclu. Selon le FTDES, les chômeurs ne représentent que 22% de ces migrants. La plupart sont soit étudiants soit diplômés.
Au Sénégal, la correspondante de RFI s’est rendue à Thiaroye-sur-Mer, un village de pêcheurs, aux portes de Dakar. A Thiaroye, près de la moitié de la population a tenté le voyage vers l’Europe. Si certains ont pu passer, d’autres sont morts. RFI a recueilli le témoignage d’Abdoulaye, un instituteur. « Il faut toujours essayer de fixer les jeunes chez eux parce que tant qu’ils n’ont pas d’avenir - ici, chez eux - ils vont toujours essayer de repartir, même s’ils risquent de mourir en mer. »
Des moutons prêts à être embarqués, d'autres sont soigneusement lavés avant la fête de la Tabasky. Ce jour là, quand le mouton est immolé, on fait trois parts: 1 pour la famille, 1 pour les amis et les voisins, 1 pour les pauvres et les nécessiteux.

INTERVENTION DE I.B.K.  président de la République du Mali

« Si les événements récents au large de Lampedusa sont d’une horreur particulière et inadmissible, c’est, chaque année, un millier de jeunes africains, dans la force de l’âge, qui terminent leur rêve d’Eldorado dans la Méditerranée, dans la Mer Rouge ou dans le Sahara.  En un mot, dans ces espaces qui étaient, hier, des carrefours où des cultures et des races se sont métissées, mais où, aujourd’hui hélas, se sont dressés des murs à la place des ponts qu’empruntèrent jadis Avicenne pour travailler le matin en Espagne et dormir le soir en Egypte.
Peu importe la nationalité de ces jeunes : les corps filmés le long des quais de Lampedusa sont ceux de l’homme, de tout homme, de tout l’Homme. C’est pourquoi la tragédie a provoqué chez toutes les bonnes consciences la même indignation, à l’image des mots et des gestes du Souverain Pontife, le Pape François, qui instruit courageusement le procès de l’égoïsme sur une planète qui n’a jamais été aussi riche.

Le temps est venu de la réflexion et de l’action profonde, pour résoudre définitivement l’équation de l’émigration, en passe de devenir une des plus grandes crises de notre civilisation. A la tête de nos Etats, Nous dirigeants africains, sommes particulièrement interpellés, et le seul choix qui nous reste est d’accélérer l’histoire de l’Afrique, ce continent ayant toutes les potentialités pour mettre fin à l’assistanat.

Elle peut redevenir la terre de rayonnement et d’opportunités qu’elle a été, à condition que toutes ses ressources soient utilisées à bon escient, toutes ses chances immédiatement exploitées, la corruption vaincue et sa vibrante jeunesse mise au travail. Toutefois l’Afrique, seule, ne peut s’en sortir. Elle a besoin de solidarité. Pas de solidarité apparente, concédée par acquit de conscience. Mais de solidarité substantielle, voire impérative à la dimension des défis que l’Afrique doit surmonter pour ne plus être le problème des autres, mais leur solution.


 
  
Une telle solidarité ne sera pas un don. Elle sera plutôt un placement, une assurance, l’Afrique étant la puissance démographique des années à venir. Il n’y aura aucun havre de paix, aucune niche d’opulence préservée tant qu’elle restera dans la spirale de la pauvreté et de la précarité, et tant que les termes de l’échange ne seront pas impérativement revus et corrigés.

Dans cette optique, je voudrais en appeler à un Sommet international sur l’émigration, pour un dialogue inclusif entre les pays de départ et les pays d’accueil, et pour que les responsabilités désormais assumées permettent de conjurer de nouvelles tragédies liées à l’émigration.  Le Mali en serait avec toutes les bonnes volontés du monde, y compris et en tête le Souverain pontife, l’Union Africaine, les pays de la Méditerranée et l’Europe. »


Bamako, le 11 octobre 2013      Ibrahim Boubacar KEITA     Président de la république  Source: Malijet

 



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Envoyé par Bernard ROBERT- KULUBALY dans kanaga85 le 10/20/2013 10:18:00 AM

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1 mars 2013 5 01 /03 /mars /2013 17:48
Sous ce titre de « Coupures », je veux simplement rassembler quatre réalités bien différentes :
1-      LE CAREME : une certaine « coupure » dans une vie ordinaire. Ici, comme dans tous les pays d’Afrique, le carême remplit l’actualité de chacun-e. La plus grande manifestation, c’est le « chemin de croix » organisé dans toutes les communautés… et chaque groupe anime à tour de rôle…et en rajoute ! Ca dure une heure ou plus ! et les gens viennent en foule ! Finalement, c’est une forme de catéchèse ! L’importance donnée au carême s’explique aussi par le contexte Musulman dans lequel nous sommes, et pour qui le carême (Ramadan) rythme toute la vie sociale, économique…. A tel point que certains chrétiens sont tentés de « faire comme leurs amis musulmans » » et de jeuner du matin au soir, alors que l’Eglise ne le demande jamais !
2-      LE PAPE : A ce jour (1° mars), il n’y en n’a plus ! Coupure dans la vie ordinaire du Vatican ! Le pape parti (pour la joie de certains, pour la tristesse de la grande majorité des chrétiens Maliens !), l’Eglise continue !!!   l’Eglise « retient  son souffle ! » Qui va arriver ? Pourtant c’est bien le moment où l’Eglise a besoin du Souffle de l’Esprit… pour oser prendre le large, encore un peu plus loin ! Ici, ce passage de l’Eglise est porté fortement par les Chrétiens.
3-      LA GUERRE : Elle est toujours là, et on s’est installée dedans. Alors il y a « coupure dans l’information », surtout en Europe. D’autres infos (viande de cheval, la neige, etc…) occupent la une de vos journaux ! Pour nous ici, la guerre est toujours d’actualité, même si elle est là-bas au nord, faisant de plus de victimes d’un côté comme de l’autre. Le Tchad a payé un lourd tribut cette semaine avec 25 morts, alors qu’il ne fait pas partie de cette Afrique de l’Ouest, « censée venir au secours du Mali » (et qui est toujours en réunions d’état-major et en demande supplémentaire de financement….) Tout en commençant à atterrir à Bamako, ces forces Ouest-Africaines  ne se précipitent sur le front, où forces Françaises, Tchadiennes et Maliennes  « tirent dans le même sens » !. Ici à Bamako, la vie suit son cours... ordinaire !

VOICI LE PAGNE QUI VIENT DE SORTIR POUR LA JOURNEE DU 8 MARS
4-      LE COURANT ELECTRIQUE : c’est là que le mot « coupure » est sûrement le plus réel ! La saison chaude est à peine commencée, les climatiseurs (gros gourmands en électricité) ne sont pas tous en route, les barrages (fournisseurs de cette même électricité) ne sont pas encore à sec… et voilà pourtant de nombreuses coupures d’électricité. Tous les jours , il y en a dans l’un ou plusieurs quartiers de la capitale ! On apprend à vivre avec la torche à portée de main, car quand ça coupe, il n’y a pas de lampe de secours pour s’y retrouver, on est dans le noir complet ! Ca fait marcher aussi le commerce des bougies !



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Envoyé par Bernard ROBERT- KULUBALY dans kanaga85 le 3/01/2013 01:59:00 AM

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1 mars 2013 5 01 /03 /mars /2013 16:58

Appuyées par leur réseau mondial auquel le Secours Catholique appartient, quatre Caritas sahéliennes s’organisent pour apporter leur aide d’urgence aux populations touchées par la guerre au Mali.

©NIC BOTHMA/EPA/MAXPPP Dans Diabili libéré, ce Malien à bicyclette circule, ce vendredi 25 janvier, parmi les débris des véhicules rebelles détruits par les attaques aériennes françaises. - JPEG - 68.7 ko
©NIC BOTHMA/EPA/MAXPPP
Dans Diabili libéré, ce Malien à bicyclette circule, ce vendredi 25 janvier, parmi les débris des véhicules rebelles détruits par les attaques aériennes françaises.

« Conflit sans images », « guerre à huis clos », autant d’expressions pour dire la quasi impossibilité de collecter des informations dans les zones où soldats maliens et français combattent les rebelles qui s’étaient emparés du nord du Mali l’an dernier.

Les quelques informations qui nous parviennent indiquent le déploiement progressif des militaires français et africains et le repli simultané des groupes rebelles vers les zones montagneuses de la région de Kidal. Ce repli entraine le déplacement des populations fuyant les affrontements. La mobilité, en toute sécurité, des équipes Caritas est cruciale pour avoir accès aux populations, d’une part afin de mener à bien les évaluations de besoins et leur fournir une aide d’autre part.

La Caritas du Mali se prépare à intervenir, car l’imminence d’un accès à certaines zones se fait sentir, au regard des appels de détresse lancés par les leaders communautaires et les autorités de ces zones. A l’instar du maire de Konna qui, ces derniers jours, lançait un appel à la télévision nationale « … il faut ouvrir la route Mopti-Konna pour permettre le ravitaillement de notre ville… Nous sommes coincés. » Dans les pays voisins, au Burkina Faso, au Niger et au Sénégal, les Caritas sont déjà mobilisées auprès des réfugiés, et se préparent à de nouveaux afflux. Les Nations unies font état de 147.000 réfugiés dans les pays voisins du Mali, dont quelque 38.000 au Burkina.

La situation humanitaire était déjà précaire au Mali. Depuis 2011, l’insécurité alimentaire rend vulnérables des familles toujours plus nombreuses. Les femmes, les enfants, les malades et les personnes âgées déjà fragiles risquent pour leur vie si l’aide n’intervient pas de toute urgence. Avant l’intervention militaire française du 11 janvier, les chiffres officiels faisaient état de 400 000 personnes déplacées ou réfugiées. On considère à présent que le déplacement pourrait concerner 1,2 million de personnes au total.

« J’ai le teint clair et j’ai peur »

La Caritas Mali a commencé à recenser les besoins de personnes déplacées par le conflit et rapporte les paroles de ceux qu’elle a rencontrés. Comme Alice Dembele, déplacée à Molodo à une cinquantaine de kilomètres de Diabali où elle vivait. « Les rebelles étaient derrière notre maison, raconte-t-elle. Ils étaient en train de tirer avec des fusils ou d’autres armes lourdes. Nous étions cachés dans nos chambres, nous avions peur. A un moment, mes enfants et moi avons pu sortir pour aller de l’autre côté du pont. Nous avons passé deux jours là-bas avant que nos parents ne viennent nous chercher pour nous amener à Molodo. Nous n’avons rien emporté. Aujourd’hui, j’ai appris que notre maison avait été pillée par des bandits, des gens mal intentionnés qui profitent de ces moments pour prendre nos biens. »

Ou encore le témoignage de Mamadou Diarra : «  Il était environ 7 heures, lundi matin. J’ai entendu des coups de fusil partout. J’ai vu des rebelles assis devant chez nous. Ma femme, mes enfants et moi nous sommes cachés dans la chambre. Un peu plus tard, je suis sorti pour voir la situation. J’ai vu un rebelle mort devant ma porte et mon enfant, qui était aussi sorti pour voir ce qui se passait, a été victime d’une balle perdue. Des voisins nous ont aidés à fuir la ville. Je compte rester ici, à Molodo, pour l’instant, parce que j’ai le teint clair et j’ai peur qu’on me confonde avec les rebelles. »

Nourriture, ustensiles de cuisine, vêtements, aides médicales : tels sont les premiers besoins recensés auprès des personnes déplacées par la Caritas Mali qui a distribué à ceux qu’elle rencontrait, lors de cette première évaluation, vivres, nattes, couvertures et vêtements.

J.D. (avec le secrétariat national de Caritas Mali)

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26 février 2013 2 26 /02 /février /2013 14:53
JOURNEES MEMORABLES
    IMAGES INSOLITES : transport de matelas sur un vélo!  Heureusement qu'il n'y a pas trop de vent!




SAMEDI 2 FEVRIER : Journée d’applaudissements ! (à cause de la Chandeleur ? Non !)  
Cela a commencé dès le matin avec l’arrivée du président Français « Papa Hollande » comme l’affichaient les pancartes en son honneur. Bienvenue aussi  « aux tontons Le Drian et Fabius » !  Etonnant, on n’a  pas vu de pancarte pour saluer le ministre chargé du développement !!  Un comble !   Visite surprise (annoncée seulement 48h à l’avance) et qui a déplacé les foules : à Tombouctou d’abord, où la fête a été tellement énorme que le protocole n’a pas pu être respecté, et que le président  Malien n’a pas pu donner son discours ! C’est le soir à Bamako, au monument de l’indépendance  qu’il a pu lire ce qu’il avait prévu de dire le matin ! J’ai regardé cela en direct à la télé (à la cathédrale, à 500 mètres du lieu de l’événement) : j’étais plus tranquille, car là aussi les foules se sont déplacées pour applaudir « le sauveur du Mali, le messie » (autant de termes entendus !..... heureusement que l’armée Française n’a pas débarqué un 25 décembre… sinon, on serait parti dans des confusions !!!). Reconnaissons que le discours du président Français  était clair et encourageant pour les Maliens. Il fera mémoire – je pense- dans l’histoire des relations franco-Africaines !
les deux présidents (Celui du Mali est intérimaire!)
Un Malien aux couleurs de la France !
Reste, comme on l’a dit, que la guerre n’est pas fini dans l’extrême nord, et que c’est maintenant, sans doute,  que cela va être plus ardu et moins spectaculaire !
La télé malienne avait à peine terminé de couvrir la visite de François HOLLANDE, qu’elle se mettait à l’autre événement : le match de ¼ de finale de la CAN entre le Mali et l’Afrique du Sud (pays organisateur)…et le Mali a gagné aux tirs au but, après un match nul  à suspens ! Ce soir-là, les Maliens ont oublié tous leurs malheurs (ou presque !) Vraiment, ce fut une bonne journée !
MERCREDI 6 FEVRIER : journée moins belle !
-          Le matin, avec F… et A… (animateurs au projet Caritas « enfants de tous ») je pars en tournée de jour : de 9h à 11h : deux heures de marche dans le centre-ville de Bamako. Ensemble, nous sommes allés dans 5 endroits bien précis du la capitale ; des endroits où je n’oserais pas me risquer tout seul, même en plein jour… là nous avons rencontrés des groupes de jeunes (entre 13 et 18 ans), gars et filles… sortant à peine de la nuit (alors que le soleil se lève dès 6h !). Beaucoup dormaient encore quand nous sommes arrivés. Un certain nombre d‘autres étaient déjà partis dans le shoot …Triste de voir cette jeunesse désœuvrée, sans avenir, déjà démolie ! Dans le dernier groupe, les animateurs découvrent un nouveau qui doit avoir 12-13 ans. Ils s’adressent  à lui ; il répond calmement « je suis tombé (sic) dans la rue hier soir ! ». Les animateurs réagissent : « il faut l’en sortir au plus vite ! ». Ils lui proposent donc de les suivre au centre d’écoute, mais il refuse ! Réflexion des animateurs : « C’est pas grave ; c’est un premier contact, on reviendra le voir demain, pour lui proposer à nouveau. Il aura peut-être réfléchi ! ». Belle espérance ! et Beau travail de sauvetage !
-          L’après-midi,  ½ finale de la CAN : le Mali est battu par le Nigéria (4-1) : défaite sans appel…. Même si on s’était pris à rêver !
Equipe JOC de Misra

VENDREI 8 FEVRIER : Nouvelle journée d’inquiétude !
                Deux événements remettent le Mali au-devant de l’actualité :
-          Des affrontements armés dans un camp militaire à l’intérieur de Bamako (quartier de Jikoroni) : suite à des tensions entre les bérets rouges (majoritairement favorable à l’ancien président déchu) et le reste de l’armée et de la police. Dans cet affrontement qui a duré une bonne partie e la journée, il y a eu deux morts et plusieurs blessés.
-          Un attentat-suicide a eu lieu à Gao (à 1 200 kms de Bamako). Revendiqué par le MUJAO, il n’a fait qu’un seul mort (le kamikaze lui-même), mais cela invite à la prudence où que l’on soit ! (au Mali ou en France !)
SAMEDI 9 FEVRIER : Journée de consolation !
                Le Mali termine 3ème de la CAN, en battant le Ghana 3-1, et monte ainsi sur le podium. C’est vraiment une consolation pour tout le peuple Malien qui souffre de ses échecs tant en politique, qu’en économie, ou à l’intérieur de son armée !
En Afrique noire, les bébés sont blancs à la naissance !



 Journée de mariage: dans la famille de Soeur Cathy! La mariée est une de ses nièces... un grand mariage avec près d'un millier de personnes invités à venir "à la maison, pour boire et manger" ! Impressionnante organisation qui a mobilisé toute la famille Dogon!
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8 février 2013 5 08 /02 /février /2013 22:46

Qautre semaines jour pour jour après le déclenchement de l'opération Serval, les mauvaises nouvelles s'accumulent sur plusieurs fronts. Toutes disent la même chose : il ne faut pas s'éterniser là-bas !
Premiere nouvelle : l'armée malienne, que la France et l'Europe essaie de remettre sur pied pour contrôler le pays ne trouve rien de mieux à faire que de se battre contre elle-même ! Ce matin des soldats maliens ont attaqués un camp de "bérets rouges" locaux, à Bamako, faisant plusieurs blessés, pour d'obscurs motifs politiques.
Deuxième nouvelle : un attentat-suicide a eu lieu à Gao. Le djihadiste qui s'est fait sauter sur une moto a légèrement blessé un soldat malien sans causer plus de dégâts.
Troisième nouvelle : mercredi, quatre civils ont été tués par l'explosion d'une mine au passage de leur véhicule entre Douentza et Gao. Deux militaires maliens avaient déja été tué de la même manière le 31 janvier.

 

Rédigé   le Vendredi 8 Février 2013 à 13:29

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7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 12:28
Vient de passer sur la télé KTO: EGLISES DU MONDE, Mali

Pierre Diarra est mon ami.

D'autre part, j'ai reçu un coup de téléphone de l'abbé Basile Dembélé qui nous remercie de notre union de pensée et de prière et de notre aide à la Caritas. Ils sont très soulagés par l'intervention de l'armée française.

 

Diffusé le 07/02/2013 / Durée 26 mn

 

Eglises du Monde porte son attention sur le Mali, alors que depuis le 11 janvier dernier, l'armée française intervient au côté de l'armée malienne, pour reprendre le nord du pays, occupé par des mouvements islamistes.

Depuis plusieurs mois, tous les chrétiens, prêtres et religieux, mais aussi de nombreux musulmans, ont fui le nord pour trouver refuge dans le sud malien, ou dans des pays voisins.

Conséquence : la situation humanitaire, déjà précaire avant la guerre, s'aggrave. Selon le Secours Catholique, le déplacement pourrait concerner 1,2 million de personnes. Quelle analyse les religieux font-ils de la situation? Comment l'Eglise soutient des familles dont l'urgence est de se nourrir? Quel est, aussi, le visage de cette Eglise, minoritaire - on compte environ 4% de chrétiens au Mali - et née il y a 120 ans ?

Décryptage avec notre invité Pierre Diarra, Rédacteur en chef de la revue Mission de l'Eglise.

 

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6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 22:32
Lacroix  4/2/13

À Tombouctou, les militaires français affichent en public leur satisfaction. Ils ont rempli parfaitement leur mission : prendre la ville mythique et la rendre à l’armée malienne. Et en ne dénombrant aucune perte de leur côté.

 

Soldats français dans une rue de Tombouctou, le 31 janvier dernier.

(Harouna Traore / AP)

Soldats français dans une rue de Tombouctou, le 31 janvier dernier.

Si la victoire est éclatante, la guerre contre les djihadistes n’en est pas pour autant terminée. Les villes de Kidal et d’Aguelhok ne sont pas encore libérées et le massif des Ifoghas, dans le Nord, est loin d’être débarrassé de ces guérillas. 

Des militaires ayant participé à l’offensive Diabali-Tombouctou ont confié à « La Croix » les principales leçons qu’ils tiraient d’une première offensive riche en enseignements et en inquiétudes pour la suite des opérations.

 

Voir aussi

Comment l’armée française considère-t-elle l’ennemi djihadiste ?

Les militaires du rang disent tous la même chose. Pour eux, ils sont des ennemis à « abattre » ! « Ils violent, pillent et tuent des civils. Donc, il n’y a pas de question à se poser, il faut les éliminer », confiait l’un d’eux, sur la route de Tombouctou. « J’ai signé pour me battre contre ça », disait un autre. « Affecté dans la logistique, je n’ai pas été engagé au contact de ces types. C’est mon plus grand regret ! », ajoutait un troisième.

Une fois la ville tombée, le discours des officiers était un peu plus modéré. « Nous avons affaire à un ennemi capable de conduire des actions  coordonnées d’une certaine envergure », indique l’un d’eux. Ces djihadistes ne sont pas de simples rebelles dont les méthodes de combat se résument à conduire des opérations ponctuelles de razzias et de pillages. Leur double offensive sur les villes de Konna et de Diabali, au début du mois de janvier, en est une parfaite illustration. « Ils sont en capacité de monter des actions d’une certaine ampleur qui nécessitent une discipline, une réflexion et une planification dont peu d’armées sont capables », constate le même officier.

Autre enseignement plus grave pour l’armée française et la sécurité du Mali, la retraite parfaitement réussie des djihadistes devant l’avancée de l’armée française. Une manœuvre délicate qui n’a pas pu être déjouée par l’aviation. Pire, elle n’a même pas été détectée par les moyens d’information engagés par le ministère de la défense.

 « Effectivement, pendant notre offensive, les djihadistes ont utilisé un système de sonnette, de communication qui leur a permis de décrocher avant notre arrivée. Ils ont fait le vide devant nous en lançant une manœuvre de retrait tactique que nous n’avons pas vue : ni nos avions, ni nos moyens d’observation. Après nos frappes, on les pensait désorganisés, en rupture de logistique. Ils ont démontré qu’il n’en était rien, qu’ils ont gardé tous leurs moyens ! », analyse, inquiet, un officier supérieur. Pendant cette offensive éclair, seul un djihadiste a été pris par les Français, à Léré : « Visiblement, il n’a pas eu le temps de s’échapper contrairement à ses camarades », dit un soldat français.

Des armes des djihadistes ont-elles été récupérées ?

Sur la route de Diabali à Tombouctou, on peut voir de temps en temps des carcasses de pick-up djihadistes pulvérisés par un tir français. À Diabali, on n’en compte pas moins de cinq. À cela s’ajoutent les camps et les lieux dans lesquels étaient concentrés les djihadistes, soigneusement bombardés comme à Diabali, Léré ou Tombouctou. À l’évidence, des coups ont été portés contre eux, contre leur armement.

Mais, ici aussi, personne ne triomphe. « Sur le plan de l’armement, nous ne leur avons pas pris grand-chose, confie un officier. Ils ont abandonné un BTR 60 (un véhicule blindé de transport de troupes) à Diabali. Ici, à Tombouctou, ils ont piégé l’aéroport et quelques maisons. Nos équipes de démineurs ont nettoyé la zone. Ils ont trouvé un dispositif qui demande un certain savoir-faire : des bombonnes de gaz et des explosifs. On a retrouvé aussi une veste de kamikaze. Mais rien de plus. » 

Comment s’est déroulée la coopération entre les armées française et malienne sur le terrain ?

Aux dires de chacun, très bien. Selon les autorités maliennes, c’est une brigade renforcée qui a été engagée au côté des Français. « Un peu moins de 200 hommes », assurait un soldat malien. Du côté français, on n’est pas sûr du chiffre exact : « Nous leur fournissions 120 boîtes de rations par jour », signale un responsable. Les troupes maliennes, commandées par le capitaine Konaké, se seraient « très bien comportées », dit-on officiellement. Mais en privé, on apprend : « Seuls deux coups de feu ont été tirés pendant notre marche sur Tombouctou : ils l’ont été par deux soldats maliens qui se sont tiré une balle dans le pied ! » 

Selon les Français, les Maliens les ont écoutés lorsqu’ils leur ont demandé de bien traiter leur prisonnier. « Nous leur avons remis le djihadiste pris à Léré. Nous avons demandé au capitaine Konaké de traiter ses prisonniers avec le même soin que ses propres hommes. Il nous a écoutés. Leur prisonnier est toujours vivant ! », témoigne un officier français.

Que craignent aujourd’hui les militaires français ?

Ils ne sont pas dupes. La facilité avec laquelle ils ont pris Tombouctou ne cesse de les inquiéter pour la suite des opérations. Les djihadistes ont fui vers la Mauritanie, l’Algérie, le Niger et le nord du Mali, dans le massif des Ifhogas. « À mon avis, analyse un responsable au cœur du dispositif français à Tombouctou, ils ont fui le combat parce qu’ils savaient qu’ils n’avaient pas les moyens de nous affronter. Et ils parient sur notre retrait de la région dans un futur proche. Au regard de ce que je sais et de ce que j’ai vu, ils ont les moyens de battre n’importe quelle armée africaine. Je crains qu’ils attendent notre départ pour reprendre le combat ! ».

 

LAURENT LARCHER

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6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 22:05

par Francis Simonis

L'historien Francis Simonis, spécialiste de l'Afrique de l'Ouest et de la période coloniale, notamment au Mali et en Guinée, réagit au discours de François Hollande à Bamako : "Nous payons aujourd'hui notre dette à votre égard".

  

  

« Nous payons aujourd'hui notre dette à votre égard » a lancé, lyrique, le Président de la République Française le samedi 2 février à Bamako. Une dette ? Quelle dette ?
L’Afrique Occidentale Française fut conquise au XIXe par des troupes africaines dirigées par des officiers métropolitains. Ce fut le cas du Soudan Français, le Mali d’aujourd’hui, et l’on sait, par exemple, le rôle que jouèrent ceux qui portaient le nom générique de tirailleurs sénégalais, mais dont bien peu, en fait, étaient originaires du Sénégal, lors de l’installation de la France dans la région de Tombouctou en 1894. Mais ces soldats, qui montraient leur bravoure sur leur sol natal, pourquoi donc ne pas les employer en métropole ? L’Afrique, disait-on dans le langage de l’époque, comptait des « races guerrières » qui feraient merveille sur les champs de bataille européens. Dans son roman Les morts qui parlent, le comte Eugène Melchior de Vogüe évoquait ainsi en 1899 « des baïonnettes qui ne raisonnent pas, ne reculent pas, ne pardonnent pas, des forces dociles et barbares comme il en faudra toujours pour gagner cette partie barbare et inévitable, la guerre … »
Pour celui qui n’était encore que le colonel Mangin en 1910, l’Afrique de l’ouest était un réservoir d’hommes quasi inépuisable. Il y avait selon lui une vocation naturelle des Africains pour le métier des armes. Il était donc possible de mettre en place une Force Noire qui volerait au secours de la mère patrie dont elle compenserait l’apathie démographique en cas de guerre européenne. « L’Afrique nous a coûté des monceaux d’or, des milliers de soldats et des flots de sang ; l’or nous ne songeons pas à le lui réclamer. Mais les hommes et le sang, elle doit nous le rendre avec usure » écrivait Adolphe Messimy dans Le Matin du 3 septembre 1910. L’Afrique serait donc soumise à « l’impôt du sang » …
A partir de 1912, des dizaines de milliers d’Africains furent ainsi incorporés à l’armée française au sein des troupes coloniales et employés sur les divers cadres d’opération. Tous ou presque, furent recruté sous la contrainte, tant les volontaires étaient peu nombreux. Environ cent quatre-vingt mille d’entre eux participèrent aux combats de la Première Guerre Mondiale, et approximativement le même nombre à ceux de la Seconde. Plus de trente mille ne revinrent jamais de la Grande Guerre, et vingt-cinq mille de la Seconde.
Si les statistiques sont imprécises et parfois contradictoires, on peut raisonnablement estimer que ce sont environ quatre-vingt mille Maliens qui se battirent pour la France au cours des deux guerres mondiales, et que plus de quinze mille moururent pour elle. C’est énorme pour un territoire que ni comptait à l’époque que quelques millions d’habitants !
Ces soldats, d’où venaient-ils ? Essentiellement du sud du Mali actuel. Il ne semblait guère envisageable, en effet, de soumettre les populations nomades ou semi-nomades du Soudan à la conscription. Peuls, Maures, Arabes et Touareg échappèrent donc pour la plupart au recrutement. Les populations mandingues des savanes, au contraire, et parmi elles essentiellement les Malinkés et les Bambaras fournirent les plus gros contingents.
Au cours de la Première Guerre Mondiale, les prélèvements dépassèrent rapidement les limites du supportable, et une violente révolte, aussitôt noyée dans le sang, agita le Bélédougou, au nord de Bamako, au début de l’année 1915. Cela n’empêcha pas de nouveau recrutement massifs quelques mois plus tard. Guignard, un proche de Mangin était bien conscient de l’ignominie des méthodes employées « C’est le trafic de chair humaine rétabli avec le sergent recruteur » écrivait-il au Gouverneur général de l’AOF en octobre 1915. Mangin se fit pourtant le chantre de l’emploi massif des soldats noirs au front, comme à Verdun en 1916 et au Chemin des Dames en 1917. En une seule journée, le 16 avril 1917, plus de 6000 d’entre eux perdirent la vie, ce qui valut à Mangin la réputation de « boucher des Noirs ». Cet épisode a été rappelé dans La Dette, un téléfilm réalisé en 2000 par Fabrice Cazeneuve sur un scénario d’Erik Orsenna. « Dans la folie du Chemin, il en est une qui me bouleverse depuis trente ans : l’épouvantable aventure des « tirailleurs sénégalais », arrachés de leurs villages et jetés dans la boue glacée de France et l’averse des mitrailleuses » écrivait alors l’académicien. « Cette tragédie en forme de poupées russes, chaque folie en contenant une autre, j’avais besoin de la raconter : par le roman ou par l’image. Pour rendre hommage. C’est-à-dire ne pas oublier. »
A la fin de l’année 1917, la politique de Mangin fut dénoncée sans ambigüité par la Gouverneur général Jost Van Vollenhoven : « Le Blanc était jusqu’alors toléré, parfois même aimé ; en se transformant en agent, il était devenu l’ennemi détesté, l’émule des chasseurs d’esclaves qu’il avait lui-même réduits à merci et auxquels il se substituait désormais. » Mais la France avait toujours besoin d’hommes, et un recrutement massif fut décidé pour 1918. Van Vollenhoven en tira toutes les conséquences. « J’ai l’honneur de vous prier de vouloir bien me relever de mes fonctions de Gouverneur général de l’AOF et de me remettre à la disposition du Ministre de la Guerre pour continuer mes services en qualité de capitaine d’infanterie coloniale » écrivit-il à son ministre le 17 janvier 1918 avant d’être tué à l’ennemi le 18 juillet …
De retour chez eux, les anciens combattants soudanais bénéficièrent-ils de la reconnaissance de la Patrie ? Bien au contraire : ils furent l’objet d’une surveillance constante, tant on craignait leur supposé mauvais esprit et leur soif d’égalité et d’émancipation. Cela n’empêcha pas leurs fils de répondre présent et de partir en masse pour la France en 1940. La mortalité, de l’ordre de 40%, fut alors effroyable dans les troupes engagées au combat. Des épisodes comme celui de Chasselay, où, le 20 juin 1940, les soldats du 25e Régiment de Tirailleurs Sénégalais furent massacrés par les Allemands auxquels ils s’étaient rendus après avoir retardé leur avance vers Lyon sont demeurés célèbres.
Des milliers de Maliens furent par ailleurs faits prisonniers au cours de la Campagne de France, et beaucoup d’entre eux ne revinrent jamais d’Allemagne. Ceux qui rentrèrent éprouvèrent une nouvelle fois l’ingratitude de la France à leur égard. A Thiaroye, au Sénégal, le 1er décembre 1944, 35 d’entre eux qui avaient survécus à l’internement outre-Rhin tombèrent sous des balles françaises pour avoir refusé de regagner Bamako sans toucher leur prime de démobilisation …
Ne pas oublier disait Erik Orsenna … La France oublia pourtant le sacrifice des dizaines milliers d’Africains qui périrent pour qu’elle continue à vivre. Les pensions et retraites des anciens combattants africains furent « cristallisées » en 1959 en dépit de toute justice. En 2002, un ancien combattant malien ne percevait de 85 euros de retraite quand son frère d’armes français en touchait 396. Il fallut attendre une décision du Conseil d’Etat pour qu’il fût enfin mis fin à cette injustice en 2011. Mais combien étaient encore là pour percevoir leur dû ?
Le 3 janvier 1924 fut inauguré à Bamako un monument « Aux héros de l’Armée noire ». Le groupe en bronze sculpté par Paul Moreau-Vauthier représente quatre soldats noirs regroupés autour d’un officier blanc pour la défense du drapeau. Sur le socle du monument en granit sont gravés les noms des batailles auxquelles ont participé les troupes noires au cours de la Grande Guerre : Yser, Arras, Dardanelles, Somme, Verdun, Alsace, Chemin des Dames, Champagne, Reims, Château-Thierry, Aisne, Orient, Maroc, Cameroun, Togo. Pour la jeunesse malienne, qui n’a pas connu la période coloniale, ce monument symbolise aujourd’hui Samori n’a ka kèlèkè denw : Samori et ses guerriers. Un monument à la gloire des troupes coloniales est donc perçu maintenant comme un hommage au résistant qui de 1883 à 1898 tint tête aux troupes françaises …
Selon François Hollande, la France a désormais payé sa dette à l’égard du Mali. Il serait étonnant que ce jugement soit unanimement partagé. De la France, les Maliens attendent probablement davantage : le soutien à une véritable politique de développement, une politique moins restrictive en matière de visas, la fin des mesures inutilement vexatoires et dissuasives à l’égard de leurs étudiants, la non-ingérence politique dans les problèmes du Nord de leur pays qu’il leur appartient et à eux seul de régler… Pour la population malienne qui a accueilli avec enthousiasme le Président de la République, la France est sans doute encore loin, très loin d’avoir payé sa dette …

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6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 14:46

 Guerre, crise politique, désir de vengeance, la réconciliation tarde à s’inscrire à l’agenda malien.

LaCroix 5/2/13 (Benoit Tessier / Reuters)

Sous la pression des ONG et de la France, le président par intérim Dioncounda Traoré a promis d’engager un « dialogue intermalien ». Il peut compter sur le soutien de l’Église catholique locale. Évoquer la réconciliation alors que le Mali n’a pas recouvré son intégrité territoriale, cela peut sembler prématuré. Confronté à une crise majeure ouverte en janvier 2012 par le soulèvement armé des Touaregs indépendantistes du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le pays est occupé aujourd’hui par la reconquête, avec l’aide de la France, des grandes villes du nord du pays. Et sur ce plan, il reste encore beaucoup à faire. Après Gao et Tombouctou la semaine dernière, les forces françaises ont pris pied à Kidal. À cela s’ajoute le déploiement de la Misma, la force africaine chargée de relever l’armée française pour tenir et sécuriser la zone sahélienne. Ce double objectif militaire s’accompagne d’une urgence politique : mettre un terme au régime d’exception qui gouverne le Mali en organisant le plus rapidement possible une élection présidentielle démocratique. Soupçons de collusion La réconciliation est aussi difficile à inscrire dans le cœur et l’esprit des Maliens. De Kati à Gao, de Diabali à Tombouctou, on rappelle que les membres du MNLA, d’Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) et d’Ansar Dine sont en majorité des « peaux blanches » – soit des Touaregs et des Arabes. Les Maliens issus de ces communautés sont soupçonnés de complicité et de collusion avec les mouvements qui y ont fait régner un ordre islamiste pendant de longs mois. En février 2012 déjà, les « peaux blanches » installées à Kati et à Bamako avaient subi des pillages et des dépravations en marge de manifestations en faveur de l’armée malienne. Ces agressions avaient poussé Touaregs et Arabes du sud du Mali à trouver refuge dans les pays limitrophes. crainte de vengeance Depuis mi-janvier et l’offensive avortée des islamistes sur Konna et Diabali, plusieurs ONG de défense des droits de l’homme ont fait état d’exactions et d’exécutions sommaires commises sur des « nordistes ». Par crainte de l’esprit de vengeance qui pourrait animer l’armée malienne, les villages touaregs et arabes entre Diabali et Tombouctou ont été désertés par leur population. Aujourd’hui, les Maliens veulent surtout effacer les traces du passage des djihadistes. Au lendemain de l’arrivée des Français à Tombouctou, le 28 janvier, les Tombouctiens repeignaient en bleu ou en gris les slogans des islamistes écrits sur les façades des maisons et sur les nombreux panneaux qui longent les rues de la cité atteinte en 1828 par René Caillié. Avec, face aux mausolées détruits par ces « fous de Dieu », la volonté affichée par la population de les reconstruire sans tarder. Promesses de « réconciliation nationale » Pressé par les ONG et par la France, le gouvernement malien a cependant conscience qu’il lui faut s’engager sur le terrain de la réconciliation. Samedi 2 février, le président par intérim Dioncounda Traoré a promis, accueillant François Hollande, qu’il n’y aurait « aucune exaction, aucun règlement de comptes, aucunes représailles » après la reconquête du pays, promettant une « réconciliation nationale » dans le cadre d’un « dialogue intermalien ouvert à toutes les sensibilités ». Si rien de tangible n’est entrepris à ce stade pour cette réconciliation, les Maliens de bonne volonté pourront cependant compter sur l’aide de l’Église catholique. « Pour les évêques et la majeure partie des Maliens, le principal défi à relever est celui de la réconciliation nationale », déclarait, le 1er février, le P. Edmond Dembele, secrétaire général de la Conférence épiscopale du Mali, avant d’exposer le moyen d’y parvenir : « Restaurer la confiance réciproque entre les différentes communautés et obtenir la réconciliation par le pardon. » ---------------------------- Maître Yves Laurin : « Des conditions exceptionnelles à réunir » Avocat, président du Comité français pour l’Afrique du Sud « L’Amérique latine a posé les premiers jalons des processus de réconciliation à la chute des dictatures mais, au-delà de quelques tentatives engagées au Maroc ou en Algérie, c’est l’Afrique du Sud qui a porté cette idée le plus loin après l’apartheid. À sa manière, l’Europe de l’Est post-communiste a récusé l’esprit de vengeance, en évitant l’épuration par les tribunaux comme en France à la Libération. Il y a eu restitution de biens et réhabilitation de carrières. Réussir une réconciliation dans un pays marqué par l’épreuve exige plusieurs conditions : des personnalités extraordinaires, une société civile dynamique, un appareil juridique solide et un soutien de la communauté internationale. Ce sont des conditions exceptionnelles à réunir et qui demandent, par-dessus tout, un contexte, c’est-à-dire un moment de grâce capable de porter le processus, comme le fut, dans le cas sud-africain, l’élection de Nelson Mandela. » Recueilli par SÉBASTIEN MAILLARD

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