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24 avril 2013 3 24 /04 /avril /2013 09:56
Président de la Conférence des évêques de France, le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, a prononcé ce discours à la clôture de l'Assemblée plénière des évêques de France à Paris le 18 avril 2013. Malgré sa brièveté, notre assemblée a été laborieuse et efficace. Nous avons voté le statut de l'Enseignement Catholique. Nous avons avancé notre travail sur un certain nombre de questions en suspens et nous avons procédé aux élections prévues. Mais, - et c'est peut-être le plus important -, nous avons surtout renforcé les liens de notre communion. Dans un moment où beaucoup de nos compatriotes connaissent une réelle angoisse face à l'avenir, nous voulons être auprès d'eux des témoins d'espérance. Nous ne croyons pas à une fatalité qui rendrait vaines les tentatives d'améliorer les conditions du vivre ensemble et qui réduirait la parole publique à un exercice médiatique pour se contenter de gérer les tensions. Notre conviction que chacune et chacun de nos contemporains peut faire quelque chose pour les autres, et qu'il le doit, ne relève pas de la méthode Coué. Elle s'enracine et s'alimente dans l'expérience que nous faisons chaque jour à travers nos rencontres pastorales. - Nous connaissons tous des hommes et des femmes qui affrontent les difficultés de la vie en refusant de se replier sur leur seul intérêt personnel. - Nous connaissons des acteurs politiques honnêtes et sincères qui sont animés par des convictions et qui ont le courage de les défendre, quoi qu'il leur en coûte. - Nous connaissons des gens qui sont animés par le souci du bien commun et qui acceptent de donner généreusement de leur temps pour y travailler. - Nous connaissons des familles dans lesquelles les engagements pris sont tenus et fournissent la base d'un véritable épanouissement pour chacun de leurs membres. - Nous connaissons des jeunes qui cherchent avec passion le chemin de réalisation de leur vie et qui ne choisissent pas la violence pour exprimer leurs convictions. - Nous connaissons toute sorte de personnes animées d'un esprit de solidarité et qui font passer leurs désirs et leurs droits après leur devoir de servir les autres. Nous pourrions tous allonger cette liste. Pour aucun d'entre eux la vie n'est facile. Mais leur foi les rend capables de faire face sans fléchir. Ces hommes et ces femmes, nous voulons les encourager dans le témoignage qu'ils rendent à l'Evangile. Nous rendons grâce à Dieu pour le signe qu'ils donnent de la primauté de l'amour et de la miséricorde. En nous appuyant sur leur engagement et leur témoignage, nous osons rappeler la mission fondamentale de notre Église : annoncer la bonne nouvelle aux pauvres et proclamer une année de grâce de la part du Seigneur (cf. Luc 4, 18-19). C'est le fondement permanent de notre attention aux plus démunis et aux plus exposés de notre société, c'est le fondement de notre engagement à leur service. C'est la source principale de nos appels à la raison. Notre approche des problèmes n'est jamais conduite par un désir de dominer les contradicteurs par la violence, qu'elle soit verbale ou physique. Au contraire, nous essayons d'éveiller nos semblables à leur responsabilité en misant sur la capacité de la conscience humaine de connaître et de choisir ce qui est le meilleur. Nous ne pouvons pas encourager une action publique qui détournerait les enjeux du débat pour en faire un moyen de déstabiliser le pouvoir politique. Le modèle de notre mission dans le monde n'est pas celui des zélotes, c'est celui du Christ qui s'est toujours gardé de laisser occulter son appel à la vie parfaite par la recherche du pouvoir. Aucune action guidée par la haine, aucune action qui suscite la haine, ne peut se revendiquer de l'Evangile du Christ. Elle ne peut pas prétendre à se réclamer de l'Eglise. Au contraire, elle en défigure l'image parmi les hommes. Au terme de cette assemblée, je voudrais, encore une fois, remercier toute l'équipe des secrétaires généraux pour leur travail au service de la Conférence, spécialement, évidemment, Mgr Antoine Hérouard et le P. Gildas Kerhuel qui arrivent au terme de leur mission. Avec eux je remercie tous les collaborateurs des services de la Conférence qui ont été particulièrement mis à contribution par cette assemblée inopinée à Paris. Je souhaite à chacun de vous un bon retour dans son diocèse.
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29 mars 2013 5 29 /03 /mars /2013 23:24

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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29 mars 2013 5 29 /03 /mars /2013 21:50

    pape lave les piedsLe pape François a lavé et embrassé les pieds de douze jeunes prisonniers

 

Dans la petite chapelle du centre de détention pour mineurs de Casal del Marmo, près de Rome, le pape François a lavé les pieds à douze jeunes détenus, dont deux jeunes filles, une italienne et une Serbe musulmane.

«C’est la première fois dans l’histoire qu’un pape associe des femmes à cette cérémonie», même si «beaucoup de prêtres le font déjà», a relevé le père Federico Lombardi, porte-parole du Vatican.

Peu avant, le pape a simplement expliqué à son auditoire le sens de  son geste :

 « Celui qui est au plus haut doit être au service des autres. C’est mon devoir comme prêtre et comme évêque. Je suis à votre service. Ce signe du lavement des pieds est une caresse de Jésus, qui est venu pour cela, pour servir et pour aider. » 

Il a poursuivi : « Jésus est venu pour servir, pour nous aider. Pensons-y bien: sommes-nous vraiment disposés à servir les autres ? » Puis, s’agenouillant à terre , il a lavé les pieds à douze jeunes, certains musulmans, d’autres orthodoxes, d’autres catholiques.

Durant la célébration de la messe de la Cène, c’est le pape lui-même qui a donné la communion à ceux qui se sont avancés.

Après la célébration, le pape a rencontré, dans le gymnase du centre pénitentiaire, plus d’une centaine de jeunes détenus, certains catholiques, d’autres orthodoxes ou musulmans.

 «Si on s’est mis en colère contre quelqu’un, laissons tomber», a-t-il lancé, en reprenant l’expression familière parmi les jeunes Italiens «Lascia perdere».

«Je suis heureux d’être avec vous. Allez de l’avant et ne vous laissez pas voler l’espérance. Compris? Toujours aller de l’avant avec l’espérance!», a-t-il exhorté avec autorité

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23 mars 2013 6 23 /03 /mars /2013 09:02
EXCLUSIF AFP:

http://actu.orange.fr/une/exclusif-afp-un-uruguayen-dit-avoir-fui-la-dictature-argentine-grace-au-pape-francois-afp_1423906.html

Un ancien militant de gauche uruguayen a affirmé vendredi à l'AFP être parvenu à fuir la dictature argentine grâce à l'aide personnelle du pape François, qui dirigeait à l'époque l'ordre jésuite argentin.

Photographe : Tony Gentile :: Le pape François le 22 mars 2013 au Vatican photo : Tony Gentile, AFP

En 1977, Gonzalo Mosca avait 28 ans et était membre du GAU (Groupe d'action unificatrice), un mouvement de gauche opposé à la dictature uruguayenne (1973-1985). Recherché par les autorités militaires, il était parvenu à fuir vers Buenos Aires, de l'autre côté du Rio de la Plata, mais il restait sous la menace des militaires argentins.

Son frère, un prêtre jésuite, a alors sollicité l'aide du père Bergoglio, à la tête de son ordre en Argentine de 1973 à 1979. "Il a dit à mon frère: +Viens avec ton frère, et voyons comment nous pouvons l'aider+", a témoigné M. Mosca à l'AFP.

La nuit même, Jorge Bergoglio a conduit les deux frères dans un couvent de San Miguel à quelque 30 km de Buenos Aires. "A cette époque, la répression en Argentine était très forte (...) je me demandais si le père (Bergoglio) était véritablement conscient de ce qui était en jeu", a expliqué M. Mosca.

 

 

Après avoir passé plusieurs jours "d'une tension extrême" dans l'établissement, où il se faisait passer pour un individu en retraite spirituelle, le jeune militant reçut un appel du chef des jésuites l'informant du plan à suivre: Mosca et son frère devaient voyager jusqu'à la ville touristique d'Iguazu, près des frontières brésilienne et paraguayenne, d'où ils devaient tenter de gagner le Brésil.

"Il nous a conduit à l'aéroport et m'a accompagné pratiquement jusqu'à l'avion, pour me faire profiter de tout le soutien et des garanties liées à son statut", selon M. Mosca.

Et le plan fonctionna: M. Mosca a réussi à gagner le Brésil, puis a résidé chez les jésuites à Rio de Janeiro avant de voyager vers l'Europe avec le statut de réfugié.

S'il n'a jamais revu le prêtre, Mosca explique à l'AFP avoir tenu à témoigner lorsqu'il a eu vent des accusations visant le prélat sur son implication présumée dans l'enlèvement des deux missionnaires sous la dictature argentine (1973-1983).

Le Vatican a fermement rejeté les accusations de connivence présumée avec la junte militaire argentine à l'encontre du pape François, les qualifiant de "calomnieuses et diffamatoires". Le Prix Nobel de la Paix en 1980 Adolfo Perez Esquivel et un jésuite torturé par la junte l'ont lavé de toute accusation.

"Ce que je peux dire, c'est que dans mon cas, (le père Bergoglio) n'a pas seulement fait preuve d'un courage personnel, mais aussi d'un courage institutionnel, parce que dans une organisation si forte et complexe que l'ordre jésuite, on ne peut jamais agir à titre personnel", explique le militant aujourd'hui sexagénaire.

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22 mars 2013 5 22 /03 /mars /2013 21:22
Pour la messe de la Cène, le Jeudi Saint, le pape François se rendra à la prison pour mineurs de Casal del Marmo, à la périphérie de Rome

 

Le pape François, alors archevêque de Buenos Aires, lors du lavement des pieds, le Jeudi saint 20...

Le pape François, alors archevêque de Buenos Aires, lors du lavement des pieds, le Jeudi saint 20 mars 2008 dans un centre de réinsertion de jeunes toxicomanes à Buenos Aires.

 

 

 

Jour après jour, le pape François balise son nouveau chemin pontifical de signes sans équivoques. C’est ainsi que le jeudi Saint 28 mars, après avoir célébré, à 9 h 30 à la basilique Saint-Pierre, la messe chrismale entouré des prêtres du diocèse de Rome, il se rendra, à 17 h 30, à la prison pour mineurs de Casal del Marmo, à la périphérie nord-ouest de la ville. Cette institution est réputée à Rome pour la qualité de son travail de réinsertion des jeunes délinquants et toxicomanes en vue d’éviter la récidive. Le cardinal Agostino Casaroli, secrétaire d’État de Jean-Paul II, allait souvent les visiter.

Là, le pape célébrera la messe de la Cène. À cette occasion, il procédera au rite du lavement des pieds, rappelant le Christ lavant les pieds de ses apôtres, avec des jeunes prisonniers. Une nouvelle manière pour le nouveau pape de signifier qu’il se veut « Serviteur des serviteurs ».

Lorsqu’il était archevêque de Buenos Aires (Argentine), le cardinal Jorge Bergoglio avait coutume de célébrer cette messe soit en prison, soit dans un hôpital ou un lieu d’accueil pour SDF ou marginaux. Selon le communiqué de la salle de presse du Saint-Siège, publié jeudi 21 mars, « le pape François entend poursuivre cet usage, marqué par la simplicité. ».

Dans le sillage de ses prédécesseurs

Benoît XVI avait visité cette même prison pour mineurs le 18 mars 2007 et y avait également célébré la messe. Le prédécesseur du pape François s’était également rendu, le 18 décembre 2011, en visite pastorale au centre pénitentiaire romain de Rebbibia. Venu en prison pour « prier, dialoguer et écouter », Benoît XVI avait rappelé : « Jésus a fait l’expérience de la prison, a été soumis au jugement d’un tribunal et a subi la plus féroce condamnation à la peine capitale ».

Jean XXIII, le 26 décembre 1958, s’était rendu à la prison centrale de Rome, Regina Coeli. À cette occasion, surprenant l’administration pénitentiaire, il avait demandé à visiter les cellules et avait dialogué personnellement avec les détenus.

Le 9 avril 1964, Paul VI lui avait succédé. Dans sa prière, il avait dit : « Seigneur, s’il est vrai que tu t’es fait homme pour sauver tous les pécheurs, et me sauver moi aussi, alors, c’est le signe qu’il peut exister du bien aussi dans le cœur de ceux sur lesquels pèse une condamnation par les tribunaux des hommes. » Jean-Paul II, pour sa part, s’est rendu à deux reprises à la Centrale de Rebibbia, le 6 janvier 1980 puis le 27 décembre 1983, et enfin à Regina Coeli le 9 juillet 2000.

 

FRÉDÉRIC MOUNIER, à Rome  La Croix

21/3/13
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14 mars 2013 4 14 /03 /mars /2013 23:15

Austère et ascète, le cardinal Bergoglio s’est toujours montré un ardent défenseur des pauvres et des exclus.

 

Le 7 août 2009 devant l’église San Cayetano de Buenos Aires.

Natacha Pisarenko/AP

Le 7 août 2009 devant l’église San Cayetano de Buenos Aires.

 

 

En 2008, dans une Argentine redevenue prospère après la crise de 2001-2002 mais qui accueillait difficilement de nouvelles populations venues des voisins latino-américains, le cardinal Jorge Mario Bergoglio devait rappeler dans une homélie la dette de son pays aux immigrés. « Ils sont venus. Quelle surprise ! Comme le père ou la mère de nous tous ici. Comme mon père », insistait-il.

Car le nouveau pape est d’abord un enfant d’immigrés italiens. Son père, venu du Piémont dans les années 1920, s’installe à Flores, un quartier alors populaire de l’ouest de Buenos Aires où son quatrième fils naît en 1936. En bon Argentin, le petit garçon se passionne pour le football et le club de San Lorenzo, fondé en 1908 par un prêtre et qui a pris comme couleurs le rouge et le bleu d’une statue de la Vierge. Jorge Bergoglio raconte ne pas avoir manqué un seul match de championnat depuis 1946…

Élevé à l’école publique, il entame ensuite des études de chimie et travaille quelque temps dans un laboratoire. De cette époque, il se souvient d’un groupe d’amis avec qui il allait danser, et d’une « petite amie ». « Puis j’ai découvert la vocation religieuse », racontait-il en 2010 à deux journalistes dans un livre d’entretiens, non disponible en français. Ce sera d’abord le séminaire diocésain de Buenos Aires, puis le noviciat jésuite où il entre en 1958.

« Homme discret et très efficace »

Commencent alors de longues années d’études, de jésuitière en jésuitière : humanités au Chili, philosophie à Buenos Aires, il est professeur de lettres avant d’entamer ses études de théologie à San Miguel, dans la banlieue de Buenos Aires et est ordonné prêtre en 1969. Après son « troisième an » en Espagne, il devient maître des novices en 1972 puis, l’année suivante, provincial d’Argentine.

Des années difficiles, marquées par la dictature, où la Compagnie est profondément divisée sur la question de la théologie de la libération et souffre d’une baisse des vocations. À seulement 37 ans, il doit prendre des décisions difficiles, soucieux de maintenir la non-politisation des jésuites, mais, six ans plus tard, il laisse une province apaisée et de nouvelles vocations. Recteur du Collegio Maximo de Buenos Aires et curé dans la capitale argentine en 1980, il part en 1986 achever ses études de théologie en Allemagne, puis revient comme curé en Argentine, à Cordoba, à 700 km à l’ouest de Buenos Aires.

Un parcours classique mais une solidité doctrinale appréciée au point que ce « wojtylien pur jus », selon les mots de Sergio Rubin, chroniqueur religieux du grand quotidien argentin Clarin, est nommé évêque auxiliaire de Buenos Aires en 1992. Il se fait alors remarquer par sa discrétion, développant ses talents pastoraux en s’occupant surtout de l’université catholique et des prêtres du diocèse. Coadjuteur en 1997, il succède l’année suivante au cardinal Antonio Quarracino qui, quelques jours avant sa mort, évoquait « cette bonne nouvelle pour son diocèse », dressant le portrait d’un « homme discret et très efficace, fidèle à l’Église et très proche des prêtres et des catholiques ».

« Veiller nous parle d’espérance »

De fait, le nouvel archevêque est un ascète qui délaisse alors la pompeuse résidence épiscopale pour vivre seul dans un petit appartement près de la cathédrale et refuse voiture avec chauffeur pour les transports en commun. Malgré sa santé fragile – on lui a ôté une partie du poumon droit à 20 ans –, il mène une vie ascétique et se lève à 4 h 30-5 heures pour une journée de travail assidue que ce grand lecteur (notamment les romans russes, Dostoïevski en tête, et son compatriote Borges) et amateur d’opéra, commence toujours par une longue lecture d’une presse à laquelle il n’a accordé que de rares interviews.

L’homme est en effet connu pour parler peu mais écouter beaucoup. « Il écoute deux fois plus qu’il ne parle et perçoit bien plus que ce qu’il écoute », confiait un proche à La Croix en 2005. De ses années de curé, il a gardé un sens pastoral affirmé, ne répugnant pas à confesser régulièrement dans sa cathédrale et faisant tout pour rester proche de ses prêtres, pour lesquels il a ouvert une ligne téléphonique directe.

En 2001, tout juste créé cardinal, il se fait remarquer par son humilité au Synode des évêques, où il est rapporteur adjoint, suppléant au pied levé le New-Yorkais Egan parti rejoindre sa ville, blessée par les attentats du 11-septembre. Ses propos sur l’évêque plus « veilleur » que « surveillant » sont notés avec intérêt. « Surveiller se réfère davantage à l’attention envers la doctrine et les coutumes, tandis que veiller évoque plutôt le fait d’être attentif à ce qu’il y ait du soleil et de la lumière dans les cœurs, affirme-t-il. Être sur ses gardes fait penser à l’alerte devant le danger imminent, alors que veiller fait penser au soutien patient des processus à travers lesquels le Seigneur guide son peuple vers le Salut. Surveiller et être en garde nous parlent d’un nécessaire contrôle. Au contraire, veiller nous parle d’espérance. »

« Un pape pour un monde sans esclaves ni exclus »

Et cette proximité avec son peuple, il la vit profondément. Dans une Amérique latine post-théologie de la libération où la proximité avec les pauvres est regardée avec suspicion, il n’hésite pas à encourager ses prêtres à s’investir dans les quartiers difficiles.

Certains jours, il va lui-même visiter en bus ou en métro ces héritiers des prêtres pour le Tiers-monde qui n’hésitent pas à le tutoyer et dont il doit parfois prendre publiquement la défense quand ils sont menacés par les narcotrafiquants. « Ils travaillent. Ils n’attaquent personne. Celui qui a dit que la drogue était un danger non seulement dans les favelas mais dans toute la ville, c’est moi, pendant cette messe. J’ai dit aux parents : regardez ce que font vos enfants, prenez soin d’eux, car la drogue arrive partout », racontait-il en 2009 à 30 Giorni.

Créé cardinal en 2001 par Jean-Paul II, il a en effet fait de la lutte contre la pauvreté un de ses combats – « une violation des droits de l’homme », affirmait-il en 2009 – pourfendant le néolibéralisme, la mondialisation et l’économie spéculative qui détruit les emplois. Il s’engage aussi contre l’exclusion, le travail clandestin et l’exploitation des enfants, n’hésitant pas à parler d’« esclavage ». « Bergoglio est un pape pour un monde sans esclaves ni exclus », se félicitait hier la Fondation La Alameda engagée sur ces fronts et qu’il a soutenue et visitée à plusieurs reprises.

« C’est mon pire ennemi, car c’est le plus intelligent »

Car, bien que viscéralement attaché à la doctrine, il explique combien « il ne suffit pas que notre vérité soit orthodoxe et notre action pastorale efficace : sans la joie de la beauté, la vérité devient impitoyable, froide et orgueilleuse ». Critiquant les « hypocrites » qui « cléricalisent l’Église » et « éloignent le salut du peuple de Dieu », il s’était ainsi indigné, en septembre dernier, d’apprendre qu’un prêtre de Buenos Aires avait refusé le baptême à l’enfant d’une mère célibataire.

Devenu une figure morale incontestable en Argentine, il finit par apparaître comme la seule véritable force à s’opposer au régime Kirchner, dont il ne cesse de dénoncer l’autoritarisme, montant sans cesse au créneau contre les lois promouvant l’avortement, le mariage homosexuel ou l’éducation sexuelle à l’école. « C’est mon pire ennemi, car c’est le plus intelligent », avouait un parlementaire de gauche contre lequel il avait ferraillé.

Mais cela ne l’empêche pas de toujours maintenir le dialogue. « N’oublions pas que nous sommes ici pour prier pour un homme nommé Nestor et qui avait reçu l’onction du peuple », rappelait-il avec respect, en 2010, à la mort de Nestor Kirchner, appelant à faire taire les divergences politiques le temps du deuil.

Témoigner ensemble de la tendresse de l’Église envers les pauvres

Ce souci du dialogue, il a, plus largement, su le mettre en œuvre avec les autres confessions. Que ce soit le judaïsme – « le cardinal Bergoglio a fourni de nombreuses preuves de sa sensibilité, de son engagement social et humain et de sa vocation de dialogue fraternel avec la communauté juive, dans l’esprit du concile Vatican II », se félicitait hier l’importante communauté juive argentine – qu’avec les évangéliques.

Il participait ainsi régulièrement aux grands rassemblements charismatiques organisés dans la ville par le P. Raniero Cantalamessa, prédicateur de la Maison pontificale. Lors de la dernière, en octobre 2012, il exhortait catholiques et évangéliques à témoigner ensemble de la tendresse de l’Église envers les pauvres, déplorant sa « mollesse » en la matière. Et de demander alors pardon pour cette « Église qui a perdu la tendresse » : « Ne nous habituons pas à voir dans la rue des enfants souffrant de malnutrition, des populations abandonnées, des gens qui manquent de nourriture et d’abris ! Seigneur, que chaque plaie que nous rencontrons nous interpelle et que nous y répondions avec tendresse ! »

 

Nicolas Senèze, avec Éric Domergue (à Buenos Aires) La Croix 14/3/2013

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