Sans doute avez-vous lu, avec attention, dans le calme de vos maisons, la lettre de notre évêque qui a été distribuée dans nos églises, à la sortie des messes.

          Nous avons été saisis, nous bénévoles du Secours Catholique par l’intensité de son expression : nous incitant à la fraternité dans l’espérance et sa correspondance avec notre vécu au quotidien. Aussi avons-nous choisi de vous en lire un passage quasiment in extenso pour servir de support à notre appel à dons, à votre générosité.

« Une Église à l’écoute des gens

Être porteur d’espérance, c’est tout d’abord accompagner des gens dans leur chemin de vie, à travers des gestes simples, en imitant Jésus. Dans les évangiles, Jésus se montre attentif aux petits, à l’écoute des plus fragiles de la société de son temps, par exemple envers cette pauvre veuve du village de Naïm qui vient de perdre son unique enfant. Le récit dit que Jésus éprouve de la compassion envers cette femme et lui dit : « ne pleure plus ! » Puis Jésus effectue pour elle des actes concrets. La miséricorde est discrète, sans éclat mais porteuse d’espérance. Un sourire offert, une main tendue, une parole de réconfort, un service rendu, une porte ouverte peuvent sécher tant de larmes. Ces attitudes de compassion nous mettent sur un chemin d’une véritable ressemblance au Christ. Cela suppose que prenions le temps, gratuitement, de nous mettre à l’écoute de toute détresse, humblement, sans prétendre résoudre tous les problèmes. Le Pape François dit que le Temps à la priorité sur l’Espace. Disant cela, il nous invite à cheminer avec ceux qui nous entourent, à les guider avec patience dans une démarche de croissance humaine et spirituelle».

« Avec un handicap, passionnément Vivants ! »

La rencontre du 12 au 15 septembre qui a réuni à Lourdes 400 personnes en situation de handicap et leurs accompagnants a été un temps d'Eglise tout à fait exceptionnel dans la mouvance de Diaconia 2013.

C'était la première fois qu'une proposition de la pastorale santé s'adressait aux personnes concernées par le handicap et non à leurs aidants.

C'était la première fois qu'étaient réunies des personnes aussi diverses, avec des besoins

d'accessibilité différents : personnes avec un handicap moteur ou physique, personnes sourdes et malentendantes, personnes aveugles et non voyantes, personnes ayant une déficience intellectuelle, personnes en souffrance psychique...

C'était la première fois que leur parole était sollicitée et recueillie pour être transmise.

Et ce fut un temps magnifique de joie , de recueillement , de fraternité et de sollicitude mutuelles où chacun a pris le temps et la peine de franchir les frontières pour rejoindre l'autre différent d'une autre différence .

 « Les personnes handicapées revendiquent leur place dans l”Église » , a-t-on écrit. Oui, elles

souhaitent qu'on leur fasse place, qu'on leur facilite davantage l'accès et la participation à la vie ecclésiale.

Mais ce qu'elles expriment avant tout, c'est leur désir de vivre pleinement leur vie de baptisé, d'être membres à part entière de la communauté chrétienne, d”être associées à la mission de l'Eglise. ..

Pendant ces trois jours, elles ont montré la richesse de leurs dons, la profondeur de leur vie spirituelle, Elles ont montré la manière unique dont elles accueillent la miséricorde de Dieu, dont elles accueillent le salut du Christ dans leur chemin pascal, dont elles laissent l'Esprit transformer leur vie et leurs galères.

Elles sont reparties dans leur diocèse avec un gros sachet de sel qu'elles iront porter à leur évêque pour rappeler qu'elles aussi sont « sel de la terre ››, qu'elles aussi veulent apporter leur grain de sel à la vie de l'Eglise.

Le temps n'est plus d'une pastorale en marge, de rencontres toujours cloisonnées. Les participants de cette session ont montré à leurs accompagnants, aux prêtres et évêques présents qu'ils sont « passionnément Vivants » à la suite du Christ premier Vivant, et qu'ils sont prêts à vivre une Église ouverte à tous.

Ce que nous avons vécu durant ces 3 jours n'était pas une rencontre interne à une pastorale

spécifique et ne concenant que ses membres, c'était un vrai temps d'Eglise, d'une Eglise qui prend en compte tous ses membres, en se mettant à la portée des plus fragiles dans leur chair, dans leur intelligence, dans leur affectivité... d'une Eglise qui s'en découvre dynamisée et transformée, simplifiée et ramenée à l'essentiel et en même temps enrichie. Nous avons été émerveillés de la manière dont elles ont habité l'espace qui leur était offert. Chacune des délégations est repartie motivée pour un engagement plus fort dans son diocèse.

              Claudie Brouillet, coordinatrice nationale de la pastorale des personnes handicapées

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